On a traversé le Nullarbor (= sans arbre)

Jeudi 24 Février, nous quittons Taralee Orchard, les prunes, la forêt, les chiens, les poules, après avoir passé une dernière nuit non pas au Cottage, mais dans la pièce que nous nous sommes tant échinés à peindre parfaitement (« il y a une tache là, refaites une couche » « vous avez dépassé sur les fenêtres, repeignez les fenêtres » « il y a des gouttes de peinture par terre, grattez les » « finalement ça serait pas plus mal de refaire une dernière couche pour être sûr ») En effet, des clients étant arrivés à l'improviste, il a fallu leur laisser la place (les clients sont rois!) et dégager nos affaires, faire le ménage, et rendre tout nickel en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Ça nous a fait un peu bizarre de ne pas passer notre dernière nuit dans le cottage, mais nous nous sommes consolés en étant les premiers wwoofers à dormir dans la « new room »: l'aboutissement de trois semaines de boulot!


La paint team
Pour notre dernier soir, Denise avait invité d'autres clients qui logeaient dans l'autre cottage, parce qu'ils étaient français et qu'ils avaient traversé le Nullarbor (ce qui nous attendait à partir du lendemain) Nous avons donc passé une soirée très sympa à manger des burgers maison (plat choisi par nous, tradition de la maison, quand on part on choisit son repas, cuit au barbeuc bien sûr, avec des épis de maïs) et à discuter avec cette famille de médecins martiniquais (blancs) qui voyagent depuis 8 mois de Sydney à Perth avec leurs deux charmants enfants, Simon 9 ans, et Solène (et oui!) 6 ans. Les gamins adorables nous ont offert des échantillons de Nutella le lendemain pour la route, « parce que tu as dit que c'était le chocolat qui te manquait le plus en voyage » m'ont-ils dit. Braves gosses.

Notre départ s'est un peu fait dans le stress, car il nous restait cent cinquante trucs à faire, à croire que l'on était indispensables à la famille. Nous avons enfin décollé de Wirrabara aux alentours de 10h30, avec quelques prunes pour le voyage. Chaque wwoofing est différent, et pour l'instant chacun comporte son lot de bonnes expériences qui me rend difficile de faire un « classement ». Mais malgré quelques défauts, je crois quand même que Taralee Orchard est mon meilleur wwoofing jusqu'à présent, pour l'environnement et le privilège de loger dans un B&B, pour la famille et les autres wwoofers, pour la bonne organisation du travail qui permet de ne pas en avoir marre, pour les prunes à toutes heures et à toutes les sauces...


Un repas avec de gauche a droite: Renae, Simone, Darren l'anglais, Julien, moi, Cassie et Donna les americaines, Raymon, et Denise

Cutting

Meeeeuh!
 Aprés avoir roulé quelques heures, nous avons stoppé à Port Augusta, cette chère ville que nous connaissons par coeur maintenant, afin de faire quelques courses: une grosse saucisse degueu mais pas chère et tellement pleine de conservateurs et de trucs artificiels que l'on peut la conserver trois jours dans une bagnole en plein cagnard sans risquer l'intoxication alimentaire; un concombre et des carottes dont nous raconterons la suite des aventures plus tard; du pain de mie, la base de notre alimentation; du fromage, le plus insipide bien sûr; de la sauce barbecue pour donner du goût à tout ça; ET C'EST TOUT! Bien sûr pour le moment ce n'était pas trop dur, nous avions encore le ventre plein de la bonne bouffe de notre wwoofing. Et nous étions tout fiers d'avoir à payer si peu pour nos repas à venir.

Nous avons repris la route et commencé notre traversée de la Eyre Peninsula, direction Streaky Bay, où on nous avait dit que c'était un beau coin à voir avant de se perdre dans les plaines désolées et arides du Nullarbor.

Petit stop à Iron Knob pour prendre notre lunch, petit patelin paumé au milieu de nul part, aux allures de western.
Puis Kimba, ville qui se vante d'être au beau milieu de l'Australie d'Est en Ouest, où il nous est arrivé une sacrée mésaventure: bon déjà j'ai failli me prendre un bus scolaire vu qu'instinctivement je m'étais mis sur le coté droit de la route (promis maman je ne le refais plus), puis, alors que l'on cherchait notre route (pour visiter un truc que l'on a jamais trouvé au final), nous avons soudain vu une araignée ENORME (pour référence, c'est ce que j'appelais l'araignée de maison dans un précédent article, le vrai nom est un truc genre « Antswen ») traverser le pare-brise en courant. Je crois que nos sangs se sont glacés d'un coup dans nos veines, puis nous avons rigolés de cette frayeur, tout en remontant toutes les fenêtres (on étouffait dans la voiture mais valait mieux ça que de voir l'araignée surgir dans l'habitacle toutes dents dehors) Quelques kilomètres plus loin nous avons enfin concédé nous arrêter sur le bas coté pour en avoir le coeur net. L'araignée n'était plus là bien sûr (ou peut-être que si, tapie dans un recoin de la carrosserie à attendre que notre vigilance retombe) mais elle a continué à nous hanter quelques temps.


Kimba
Fatigués, nous avons fini par atteindre l'autre coté de la Eyre Peninsula en début de soirée, plus exactement Port Kenny, petite ville au sud de Streaky Bay, que nous avons passé rapidement afin de chercher un endroit tranquille et si possible canon, pour passer la nuit. Sur la carte les distances paraissent courtes, mais en Australie les kilomètres et les heures de route ne se comptent pas, surtout quand on s'aventure sur les routes secondaires, bien souvent non goudronnées. On est secoués dans tous les sens sur ces grandes voies de terre qui soulève des gerbes de poussière sur notre passage, on a mal pour la voiture quand elle tressaute dans un nid-de-poule que l'on a pas réussi à éviter, ou quand on entend le mitraillage des cailloux projetés sous la voiture. Après une heure d'expédition sur le cape, en mode course contre la montre pour arriver au bout avant le coucher du soleil (pour le voir sur l'océan), sans trop savoir où on allait et si ce qui nous attendait en valait la peine, nous avons finalement fini par atteindre le bout du cap, le point Labatt. Lieu « touristique » mais désert, qui lui redonne du coup un aspect sauvage. Un lookout sur l'océan et ses falaises, et, en y regardant à deux fois, quelques otaries faignantant en contre-bas, sur le sable. Nous avons pu manger face à l'océan, au coucher de soleil, et aux otaries. Un chouette moment.

Les otaries

Coucher de soleil sur les falaises
Le lendemain matin je me suis réveillée à l'aube (pas de volets dans la voiture), et je suis sortie armée de mon appareil photo pour capter les premiers rayons du soleil. Moment solitaire face à un océan calme qui paraît s'éveiller aussi, paré des reflets d'un ciel aux couleurs pastels où s'effilochent des drapés de nuages.

A l'aube
J'ai exploré les alentours, avec l'impression que ce paysage est le même depuis des milliers d'années (on a souvent cette impression en Australie). Après les falaises découpées par l'océan et le vent, le cap est une longue plaine vallonnée où poussent seulement des buissons aux branches et racines tortueuses qui semblent se cramponner dans le sable. Je suis retournée saluer les otaries depuis le promontoire, elles se languissaient toutes à la même place que la veille au soir, seules quelques unes jouaient ou se battaient sur le sable avec leur allure pataude un peu ridicule. Nous sommes retournés un peu plus tard avec Julien, avant de repartir, et nous en avons vu jouer dans l'eau, se poursuivre, se battre, tourbillonner et sauter comme des dauphins, faire des bonnes pointes de vitesse dans les petites vagues de la côte, elles paraissaient déjà beaucoup moins ridicules une fois dans l'eau.

Nous nous sommes ensuite arrêtés à Streaky Bay, que nous n'avons pas trouvé exceptionnelle, mais qui m'a permis de faire une super bonne affaire: au wwoofing de Tothill, j'ai oublié mes chaussures (mes supers Nike rose et blanche, snif!) ça ne valait pas le coup de retourner les chercher, et de toute façon elles avaient bien fait leur temps, et je savais que je les finirais en Australie. Malgré tout, ce n'était pas vraiment le bon moment pour dépenser l'argent que des chaussures, mêmes à bas prix, coutaient. A Streaky Bay notre route a croisé un Op Shop, un genre de dépot-vente pour nécessiteux. Au milieu de toutes les paires de chaussures plus ou moins usées, j'ai dégoté des genre de chaussures de skate/ baskets rose et blanche (pour ne pas changer!) à ma taille et pas trop pourries. Et pour... 2$. Pas le coup de s'en priver comme on dit chez nous! J'ai pu en plus de ça me payer des tongs (avec les miennes je raclais par terre) quasi neufs pour 1$.

En repartant vers Smoky Bay, nous avons voulu nous aventurer un peu pour voir les bords de mer qui, parait-il, sont superbes à cet endroit-là. Nous avons suivi une route atroce, toute déformée par les traces des tracteurs, nous nous sommes perdus, seuls au milieu de nul part sous une chaleur écrasante, et nous avons finalement dû faire demi-tour devant un panneau « pour 4x4 seulement ». L'Australie semble être un immense traquenard parfois. Le seul plaisir que nous avons eu (enfin surtout Julien) a été de rouler sur des mini dunes de sable blanc avec la voiture, c'était tout doux et tout moelleux en comparaison à la route qui nous retournait le bide dans tous les sens.

Un espece de lac tout plat
 A Smoky Bay, épuisés, nous nous sommes plongés dans l'océan limpide juste 5 minutes, histoire de se rafraichir, en évoquant des histoires de requins qui nous rendaient un peu paranos.
A Ceduna, nous avons dû finalement refaire des courses, et ce fut déjà plus difficile de passer devant les rayons de gâteaux, coca, et même fruits, en ayant dans son panier que des boites de conserve premier prix.
Nous voulions remplir nos bouteilles d'eau potable, fraiche, et gratuite, la chose la plus difficile à obtenir en Australie. Je demande à une jeune femme en train de balayer devant un snack à quel endroit l'on peut trouver ça. Elle me dit qu'elle peut me remplir une bouteille dans la boutique. Le temps que j'aille chercher le récipient, et le responsable sort et me dit que non non on ne peut pas remplir ici. Julien demande « où peut-on avoir de l'eau potable alors? » et le gars répond « vous avez cas en acheter » « haha la bonne blague » que l'on dit (enfin non mais presque), « mais on en a déjà acheté, mais l'eau ça se boit, on en a presque plus, et en plus elle est toute chaude dans la voiture » là une dame rentre dans la conversation et nous indique que l'on peut en trouver au terrain de bowling (oui ici ils jouent au bowling sur un terrain d'herbe, c'est une genre de pétanque géante où ils sont tous habillés en blanc... Ils sont fous ces australiens) et elle ajoute bien fort un truc du genre « bah oui il faut bien s'entraider dans la vie! » Merci madame. Pas besoin d'aller en Afrique, la guerre de l'eau est déjà présente en Australie.
Aprés avoir bu, et bien rempli toutes nos bouteilles, ça y est, c'est parti pour le Nullarbor, presque 1400 km nous attendait jusqu'a Esperance.




Traditionnelle photo devant le traditionnel panneau
 Nous avons perdu du temps, il est déjà plus de 17h, alors on roule, on roule, on roule. On voit changer le paysage, les arbres devenir arbustes, les arbustes devenir buissons, à perte de vue autour de nous le paysage est le même, une plaine sèche et vide, et la route qui s'étire toute droite sous un soleil aveuglant qui crée des mirages tremblants sur la route. L'impression parfois que la route disparaît en un miroir brulant. On croise plus de voitures que ce que l'on peut penser, le Nullarbor est beaucoup moins « risqué » qu'avant, avec son revêtement goudronné terminé seulement il y a une dizaine d'années et ses nombreuses stations avec camping, essence, et suffisamment de cochonneries sucrés ou salés pour nous tordre l'estomac à chaque fois que l'on va payer notre fuel. Et dire que les premiers explorateurs à l'avoir traversé ont mis plus d'un an pour cela.
On croise aussi un bon nombre de trucks, ces gros camions typiques qui fascinent les premières fois, mais qui deviennent peu à peu habituels dans le paysage. C'est tout de même toujours impressionnant d'en doubler un, avec ses longues remorques, ça semble ne jamais finir.


Nous traversons un immense territoire aborigène, Yalata, où il est interdit de camper.
C'est finalement lorsque le soleil se couche, que, complétement épuisés, nous stoppons sur un « rest area » (une aire de repos ) en plein milieu de la plaine du Nullarbor. Et c'est dans des endroits pareils que l'on comprend à quel point ici la nature a tous les droits sur nous. Hors de la voiture nous sommes continuellement harcelés par tout un tas d'insectes qui semblent se donner le mot pour se relayer. La journée, des fourmis minuscules envahissent nos pieds dés que l'on reste plus de 2 secondes à la même place, en nous piquant joyeusement. Les mouches s'occupe de la partie supérieure, prenant un malin plaisir à bourdonner juste dans nos oreilles, à se poser sur nos bouches ou au coin des yeux, et à nous mordre également. Et la nuit, les moustiques prennent le relais, épaulés ce soir là par des espèces de minis scarabées rouges qui ne trouvaient rien d'autre à faire que de rentrer en masse dans la voiture ou se noyer dans notre bouffe. Et autant dire qu'il est quasiment impossible de bouffer sans avoir une armada de ces bestioles partout autour de nous. J'en bénirais presque les araignées dans ces moments là, si elles n'étaient pas aussi effrayantes et envahissantes également. Je l'ai peut-être déjà dit mais je pense sérieusement que si le Diable existe, il est incarné dans toutes ces bestioles dégueulasses dont le seul but dans la vie semble de faire chier les autres.



Le meme panneau, mais dans le Nullarbor, le vrai, cette fois
Le lendemain matin, nous avons repris notre route sous les nuages, un peu de fraicheur n'était pas plus mal. La route se rapprochait de l'océan, et offrait par endroits des lookout sur les falaises. Sous le brouillard, ce paysage semblait encore plus sortir des confins de la Terre. Là nous étions vraiment au bout du monde, la terre des hommes s'arrête net, découpée en falaises escarpées, et derrière cet océan profond et froid, là où l'horizon disparait dans la brume, il y a le Pôle Sud, l'Antarctique, le fond du globe. Impressionnant de puissance et de majesté.


Nous avons franchi la frontière entre le South Australia et le Western Australia sur les coups de 11h. Une seule chose que nous avions oublié au moment de faire nos courses de bouffe, c'est qu'il est interdit de faire passer des légumes, fruits, plantes, miel, etc, entre les deux états (pour éviter les contaminations il me semble) Il nous restait plus d'un demi-concombre et deux carottes. A 12 km de la frontière, nous nous sommes donc forcé à les manger, en guise de petit déjeuner. Et manger du concombre et de la carotte sans rien d'autre pour agrémenter le tout qu'une sauce barbecue chimique et de la saucisse qui devient écœurante après avoir mangé que ça pendant deux jours, je vous assure que c'est à gerber. D'ailleurs nous n'avons pas réussi à finir, nous avons croqué dans le concombre jusqu'à ne plus en pouvoir, et nous avons jeté le reste au bon plaisir de ces saloperies de fourmis. Une fois à la frontière, nous avons fait un tas de photos de touristes devant le kangourou géant en carton pâte, et les panneaux indicatifs des directions et distances de plein de villes d'Australie et du monde (Paris, 17 000 km) Hélas ces photos vous ne les verrez pas, ma carte mémoire d'appareil photo refusant de les transférer sur l'ordinateur (F***ing technologies!)

Après le check-point de la frontière, ça y est, voilà, nous étions dans le Western Australia.
Un peu plus tard, nous avons stoppé à Eucla, où notre guide disait qu'il y avait une vieille station de télégraphe en ruine (le télégraphe qui reliait le Western Australia au reste du monde!) et des dunes de sable. Au bout d'une longue piste de terre nous offrant une belle vue sur ces dunes, nous avons pu nous balader autour de cette ruine (qui est bel et bien une ruine) où les imbéciles gravent leur nom (c'est incroyable ce besoin de l'être humain de poser sa marque, de tracer son passage) en détériorant les murs qui s'effritent en lambeaux. Mais le must a été les dunes. Julien voulait atteindre la plus grosse dune que nous voyions au loin. Nous sommes donc partis en expédition, dans un paysage plus proche du désert que du bord de mer. Au milieu des buissons, nous avons même croisé un petit lézard jaune et brun avec une collerette, que nous avons observé à bonne distance (on ne sait jamais par ici) Nous sommes arrivés au pied d'une dune immense, immaculée, splendide. Quand nous sommes repartis elle était toute bousillée de nos traces de pas, de nos escalades, de nos roulades, de tous les jeux que l'on a pu imaginer (on a même fait un film: « Julien et Roxane en train de crever dans le désert ») Nous aussi nous avons laissé notre trace, sauf que quelques heures après sans doute elles avaient déjà disparues, emportées par le vent.




Dans la ruine


En mode touareg
Nous avons continué notre traversée de la plaine du Nullarbor jusqu'à arriver au début d'une route célèbre: la plus longue ligne droite d'Australie, du monde peut-être. 146,6 km sans aucun virage, une route tracée au cordeau, qui s'étire à l'infini dans la plaine.



A la station juste avant, nous nous sommes offert pour quelques dollars un luxe énorme: une douche. Nous étions plein de sel et de sable, le cheveu gras et les pieds qui puent, nous n'avons pas pu résister à l'appel de la propreté... Difficile de se passer de ce genre de confort après deux jours de bagnole, de chaleur, d'outback.
Puis nous avons enfilé les 146,6 km en un peu plus d'une heure, une chiure de mouche sur la carte de l'Australie, mais qui représente quand même la distance Paris-Reims.


Après ça le paysage est redevenu peu à peu plus « civilisé ». Au bord de la route les arbres sont devenus de plus en plus grands, eucalyptus décharnés s'élançant de la terre rouge et poussiéreuse. Du vrai paysage australien. Nous avons stoppé pour la nuit au bout d'un petit sous-bois, au dessus d'un large rocher rouge et gris surplombant la vallée et les forêts d'eucalyptus. Le paysage autour de nous était assez étrange, dans des trous du rocher poussait une espèce de mousse herbeuse verte fluo, et un petit muret écroulé traversait en contre-bas, auquel Julien s'évertuait à trouver une origine aborigène, idée que je trouvais stupide vu qu'il y avait du ciment entre les pierres. Le mystère n'aura sans doute jamais de réponse!

Le lendemain matin, nous avons repris la route direction Norseman, la « porte de sortie » du Nullarbor. Norseman est une ville minière dont la légende veut que sa création soit due au cheval d'un mineur qui s'est mis un matin à cracher de l'or, rendant son propriétaire riche et célèbre (la belle arnaque!). Il y a même une statue du dit-cheval au centre de la ville (ils sont fous ces australiens)

Le midi nous avons englouti un sandwich au thon sous une armée de mouches et de fourmis. Nous avons même dû nous réfugier dans la voiture pour tenter de leur échapper. Puis nous sommes enfin arrivés, sur les coups de 14h, à Espérance, jolie ville au bord d'un océan bleu turquoise. Retrouvailles des repères, et... des tentations aussi. Après de longues discussions, nous avons fini par nous accorder un Sundae et un Milk shake au Macdo, après ces trois jours sans craquer devant les bouteilles de coca fraiches, les meat pies et les beignets qui s'étalaient au comptoir des stations service. C'est mal mais au moins nous les avons savouré! Jamais je n'avais autant apprécié un Sundae caramel! L'aventure, ça a beau être génial, il faut se défaire de beaucoup d'habitudes « confortables » qui nous remplissent sans que l'on en ait vraiment conscience: de l'eau fraiche, un bon lit, une douche, la fraicheur d'une maison ou d'un ventilateur, la possibilité de se protéger des insectes, de la place pour ranger ses affaires, de la nourriture fraiche et savoureuse... Le pire je crois étant vraiment ce dernier point. La bouffe rend dingue. Et nous avons un tas d'addictions: viande, sucre, chocolat, fromage... Nous nous sommes dit à un moment, que nous devrions avoir la capacité de garder en nous une partie de cette nourriture pendant plusieurs jours, comme les chameaux avec l'eau. Comme ça on boufferait à mort un jour, tout ce qu'on aime, et trois jours après en plein désert, hop! Un Tim-tam, une bonne rasade de coca (avec des glaçons) et ça repart!

Heureusement, c'est là que le wwoofing trouve toute son utilité. Pour trouver notre route, j'ai appelé notre prochain hôte, John, dont la ferme se trouve sur les hauteurs d'Espérance. Et là je n'ai absolument rien compris à ces indications. Un accent à couper au couteau. Nous avons quand même tenté de chercher en supposant un tas de trucs selon les quelques mots que j'avais capté. Et en allant demander des informations à une ferme, c'est là que nous avons fait connaissance avec une nouvelle sympathique bestiole avec qui nous allions cohabiter: le taon. En France, vous savez, parfois, en été, quand on est au bord de l'eau, quand on transpire, quand on se tartine de jus de pêche, parfois, il arrive qu'UN taon vienne et aïe! Ça pique. Là, nous nous sommes rapidement retrouvé avec une bonne dizaine, vingtaine, cinquantaine, de taons hyper agressifs, bourdonnant comme des damnés et nous mordant les jambes dans tous les sens. Et pourquoi donc? Sans doute juste pour le plaisir. Saloperies de bestioles! Cette fois, oui, c'est sûr, je savoure le fait d'en observer un qui vient de se prendre dans une toile d'araignée, se faire doucement dévorer par cette dernière...

Au prochain épisode, vous connaitrez tout de notre nouveau wwoofing, de notre hôte John, vieux gars célibataire, philosophe et gentleman, de la cuisson au poêle à diesel, de la viande de cerf, de l'abattage de moutons, de mes tâches de femme au foyer, de comment j'ai failli être brûlée vive et comment Julien s'est cassé le cul en tombant du toit, des fleurs du désert africain et de Vohitech notre co-wwoofer polonais (ils s'appellent tous Vohitech les polonais ou quoi?) qui bosse comme 15...

Commentaires

  1. comme quoi ESPERANCE porte bien son nom aprés cette épopée et cette lutte acharnée contre des bestioles qui le sont (acharnées). POUR EVITER LES TAONS IL FAUT S'ENDUIRE D'HUILE DE VIDANGE !(non je rigole) bon courage dans cette ouest que tu espérais depuis le début et gros bisous ! vieux tressage

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  2. solène 6 ans qui offre du nuttela !3 mars 2011 à 19:14

    vivement la suite des aventures chez le vieux bizarre et sale qui pense que les femmes sont intelligente parce qu'elle savent nettoyer !!(des photos de l'état de la baraque serait cool!)
    ce périple devait être sympa, l'aventure la vrai!j'ai faillit pleuré au moment ou l'araignée travers votre par brise (mon dieu vont ils mourir dans la nuit ? me suis je dis !)
    bisous beurthon

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  3. J'aime la couleur vert clair des murs, la p'tit Solène,
    le nul-part tout le temps, la voiture non 4X4 qui tiend les chocs ...
    La photo romantique devant l'océan Indien ! ...
    Je remarque les taches de peinture sur le pantalon et la casquette jaune...
    J'voudrais bien voir les chaussures, et c'est comment ridicule une otarie ?
    L'Antarctique, ça fait froid dans le dos, et Paris 17000 km, t'es pas rendu ? ...
    Dis ? t'as pas encore vu de scorpion ? ...
    ... non t'inquiètes pas j'ai la grippe !
    gros bisoux.

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