Les petits pois sont rouges
Un p'tit point pour savoir ou nous en sommes! |
Winning Station
Longtemps nous resterons hantés par le « clic clic » de ses béquilles, le « iiii- poum » du portail à ressort qui s'ouvre, annonçant la visite de la terreur de l'Ouest, qui allait de sa voix stridente nous assommer de ses recommandations inutiles et vexantes.
Liam le terrifiant, qui glace d'autant plus le sang qu'il n'est haut comme trois pommes, une bouille d'enfant de choeur blondinet barré d'un sourire-taches de rousseur absolument charmant, et affublé d'un plâtre sur toute la jambe droite qui pourrait presque vous attirer de la sympathie... Mais ne vous y fiez pas... Liam le sournois va vous emmener en jeep, en prenant un malin plaisir à vous faire valdinguer dans tous les sens (oui rien d'anormal de conduire à 11 ans), Liam joue à l'adulte, comme il ne côtoie que des adultes (il fait l'école par internet) mais certainement sans en saisir toutes les subtilités. Liam se permet de nous dire que nous ne sommes « que des wwoofers » et que nous devons retourner bosser quand nous prenons une pause, Liam ne veut pas prêter ses jouets à Julien (bah quoi on peut aimer monter des avions en Lego à 25 ans) et triche au Monopoly, Liam nous dit de ne pas aller loin en moto, de ne pas porter le chat, de ne pas faire ça, de ne pas faire çi, etc...
Le visage du Diaaaable! |
La facon bien a lui qu'il a de conduire! |
D'un autre côté, ce fut aussi lui le seul à nous montrer des trucs intéressants, surement par pure fierté et dans l'idée de nous en mettre plein la vue, mais bon quand même. Et puis ça fait un truc marrant et original à raconter, notre rencontre avec Liam le terrible... Clic, clic, clic, clic...
Au milieu du bush |
Le wwoofing dans cette station fut certainement l'un de mes pires (le pire même)
Non pas que les gens étaient méchants ou quoique ce soit, ils respectaient même bien le principe du wwoofing, c'est-à-dire de nous nourrir et nous loger contre du boulot, mais nous n'avons pas retrouvé les échanges, la sympathie et le partage des autres wwoofing.
Apparemment ils n'ont pas digéré le fait que nous ne venions que pour deux semaines, alors qu'ils avaient reçu quelques mois auparavant un couple d'allemands « géniaux » qui sont restés chez eux pour 3 mois, afin de renouveler leur visa. Il faut croire que rester « que » deux semaines dans leur station est une offense, punie par le fait qu'il n'y avait pas de mustering à faire dans cet intervalle. Alors nous avons fait du jardinage, du ménage, du démontage de cages à chiens toutes rouillées et pleines d'araignées énormes, et puis de la peinture, activité que j'aurais certainement le plus exercée en Australie. Et quand il y eu une toute petite activité liée aux vaches, ils ont oublié de nous appeler, et nous sommes arrivés deux minutes avant la fin.
le truc tout rouillé que nous avons démonté |
Une vache après s'être fait trancher les cornes... |
Heureusement nous avons quand même pu participé à un mustering, comme je le disais plus haut, chez... les voisins (à 50km) C'était sympa, même si la frustration accumulée nous a laissé là encore sur notre faim (coltinage du gamin, etc)
Tiens des vaches! |
Toute la famille de la Mia-Mia Station |
Dans nos temps libres, nous n'avions pas grand chose à faire. Nous avons joué au Monopoly, lu des BD de Tintin, regardé des films et des séries, joué avec Beyonce le chat, qui a été l'être vivant de cette ferme le plus divertissant, affectueux et génial (quel plaisir de la voir torturer ces saloperies de sauterelles et faire la con toute seule dans le jardin!)
Nous avons, quand même (ne dramatisons pas trop) eu la possibilité de faire un tour de moto (une première pour moi! J'ai même pas eu peur! C'est trop de la balle la moto dans les trous de terre), et l'avant dernier jour, Kim nous a emmené survoler sa propriété (enfin un tout petit petit bout, puisqu'elle fait quand même 750 000 acres, environ 150 km sur 90 km) dans son petit avion. Et ça c'était vraiment génial, même si ça remue le cœur un peu.
Nous et "la bête" |
virage a gauche! |
La ferme vue d'en haut: le batiment en bas c'est là où on logeait, et à droite c'est la maison familiale |
Et puis le gros point positif de ce wwoofing, ce fut la bouffe. Des merveilleuses pièces de boeuf au barbeuc, des légumes à tomber par terre, toujours en grosses quantités avec de la sauce partout, des muffins à la banane pour le tea-time, et un soir qu'ils avaient invité leurs voisins (oui les mêmes qu'au dessus, y'en a pas 36...) Aggie a demandé à Julien de faire des Profiteroles... aaaaah j'en bave encore!
Barbeuc sauvage dans le bush |
Cockatoos s'envolant pres de la riviere ou nous avons fait le barbeuc |
Nous partagions les commodités avec un gars qui bosse là-bas, le type même du gars de la campagne qui n'a jamais vu plus loin que le bout de son jardin (bon là du coup ça fait loin quand même) et qui en est content et fier en plus. Blair (puisque c'est son nom) parle comme Ennis dans Brokeback Moutain (c'est-à-dire que je ne comprend rien à ce qu'il raconte) mais est vachement moins sexy et surement moins pédé (vu le magasine qui orne les toilettes)
Dans la vie, il aime la mécanique, boire des bières dégueu à longueur de journée (on a bien essayé de lui parler des bières belges... trop loin pour lui), et tirer sur tout ce qui bouge avec son fusil, des kangourous au magnifique lézard de 80 cm qui se dore au soleil. On aurait bien aimé qu'il nous emmène au moins une fois à la chasse au kangourou, activité purement australienne, mais malgré nos marques d'intérêts innocemment insistantes, ça ne lui ai pas venu à l'idée (ou alors c'est juste qu'il n'avait pas envie) Il semblait ne pas s'intéresser à nous, et ne pas chercher à nous intéresser à lui.
J'ai eu souvent cette impression dans cette station, celle que de toute façon tout ceci ne nous regardait pas, nous lointains européens venus du froid, que nous ne pouvions pas comprendre et qu'il valait mieux nous garder en dehors de tout ça. Que nous n'avions pas eu la chance d'être australiens (et propriétaires d'une station!) et que si nous rentrions chez nous par manque d'argent, ça leur importait peu. Nous avions un peu la sensation d'être pris pour des gamins qui ont fait une fugue et n'en assume pas les conséquences: « c'est le risque! » qu'elle nous a dit quand nous avons raconté nos mésaventures de bagnole, avec le gosse qui rajoute par derrière: « vous avez cas prendre le bus! »
Liam et Blair |
Bref, ces gens-là, on a les mêmes chez nous, ceux qui sont trop fiers de leur carré de verdure et qui ont certainement trop peur de sortir de leur terrier et de se retrouver en terrain inconnu, et pire, pire, de risquer d'aimer ça.
Dimanche 29 Mai
Nous avons donc repris la route le lendemain de notre expérience mustering, direction Coral Bay, dans l'attention de tenter de trouver du boulot, et de découvrir cette fameuse barrière de corail de l'Ouest, la Ningaloo Reef.
Nous sommes arrivés en fin de matinée et le paysage nous a tout de suite donné envie de chausser nos palmes et d'enfiler masque et tuba pour enfin expérimenter le « vrai » snorkelling. Là, il faut le dire, la plage avait tout pour qu'on la qualifie de paradisiaque. Le sable blanc (orné de quelques algues mais bon), de l'eau transparente sur quelques mètres, comme une piscine (où l'on peut déjà apercevoir des petits poissons argentés et des raies) ensuite un bleu turquoise où l'eau devient plus profonde, et un bleu océan, foncé, qui indique les endroits où se trouvent les coraux.
Au début, quand on nage la tête dans l'eau en avançant vers le large, on ne voit rien. Juste le sable blanc et le reflet du soleil. Et puis on croise des gros poissons argentés, qui te regarde passer d'un air morne, et que tu trouves déjà tout à fait extraordinaires. Et puis, au loin, troublé par l'épaisseur de l'eau, une masse sombre. On s'approche et la masse devient plus net, une grosse plante au fond de l'Océan, comme un chou-fleur, ou un champignon, ou une grosse éponge, selon les formes.
Et là, évoluant tout autour du corail, pleins de petits poissons. Des bleus brillants, des noirs et blancs, des jaunes avec une tache noir sur la queue pour tromper les ennemis, des gros multicolores avec un genre de bec de perroquet, des poissons que l'on a déjà vu dans les aquariums, ou... dans Nemo. Tellement de poissons différents qu'on les oublie. On se dit « celui là je dois m'en souvenir et regarder comment il s'appelle » et deux mètres plus loin on en voit un encore plus beau. Ils sont tous là, tranquilles à brouter les coraux, indifférents aux humains qui les regardent au-dessus d'eux derrière leurs vitres, fuyant juste assez si on s'approche trop près.
Plus on s'avance vers le large, plus c'est extraordinaire. Les coraux deviennent des forêts, des montagnes, il y en a partout, de toutes les formes, des plateaux jaunes et mousseux, des entrelacs de branches, des immenses laitues blanches, des corolles sombres, des bouquets de tiges brunes dont chaque extrémité est d'un bleu lumineux, presque phosphorescent, comme le truc en plastique dont chaque tige fait de la lumière que l'on trouve dans les magasins ringards.
On doit se frayer un chemin entre les récifs, certains sont tellement prés de la surface que l'on pourrait s'écorcher dessus (ça arrive une fois, pas deux, ça fait mal, et en plus c'est dangereux, il y a plein de bactéries qui vivent sur ces coraux) et on risque de les casser (hein Julien!) C'est difficile tout de même de résister à l'envie de les toucher, quand ils sont si prés, pour être sûr qu'on ne rêve pas et que tout ceci est bien réel (le masque donne l'impression de regarder un film en 3D)
Et là, évoluant tout autour du corail, pleins de petits poissons. Des bleus brillants, des noirs et blancs, des jaunes avec une tache noir sur la queue pour tromper les ennemis, des gros multicolores avec un genre de bec de perroquet, des poissons que l'on a déjà vu dans les aquariums, ou... dans Nemo. Tellement de poissons différents qu'on les oublie. On se dit « celui là je dois m'en souvenir et regarder comment il s'appelle » et deux mètres plus loin on en voit un encore plus beau. Ils sont tous là, tranquilles à brouter les coraux, indifférents aux humains qui les regardent au-dessus d'eux derrière leurs vitres, fuyant juste assez si on s'approche trop près.
Plus on s'avance vers le large, plus c'est extraordinaire. Les coraux deviennent des forêts, des montagnes, il y en a partout, de toutes les formes, des plateaux jaunes et mousseux, des entrelacs de branches, des immenses laitues blanches, des corolles sombres, des bouquets de tiges brunes dont chaque extrémité est d'un bleu lumineux, presque phosphorescent, comme le truc en plastique dont chaque tige fait de la lumière que l'on trouve dans les magasins ringards.
On doit se frayer un chemin entre les récifs, certains sont tellement prés de la surface que l'on pourrait s'écorcher dessus (ça arrive une fois, pas deux, ça fait mal, et en plus c'est dangereux, il y a plein de bactéries qui vivent sur ces coraux) et on risque de les casser (hein Julien!) C'est difficile tout de même de résister à l'envie de les toucher, quand ils sont si prés, pour être sûr qu'on ne rêve pas et que tout ceci est bien réel (le masque donne l'impression de regarder un film en 3D)
Évidemment pas de photos, c'est bien le seul truc magnifique en Australie que je ne pourrais pas vous faire partager...
Petite photo d'internet tout de meme pour que vous vous rendiez compte! |
Ce soir là, nous avons dormi sur un terrain à l'extérieur de la ville, nous ne savons absolument pas si c'était autorisé mais il fut notre lieu de base pour les deux nuits suivantes, et celui de bien d'autres personnes.
Lundi 30 Mai
Nous avons refait du snorkelling, malgré les nuages menaçants qui ne nous ont pas loupé l'aprés-midi (la voiture a bien failli être inondée!) Nous avons postulé dans une boulangerie, fait quelques courses (très chèèères!), et nous sommes repartis dans notre camp de base assez tôt, dans ce genre d'endroit il n'y a rien à faire quand il pleut.
Mardi 31 Mai
Le soleil restait timide, mais nous n'avons pas loupé notre rendez-vous avec les coraux. Nous avons croisé une québécoise survoltée par le snorkelling qu'elle allait faire là pour la première fois. Comme des habitués, nous lui avons conseillé les bons coins.
Julien a eu quelques malheurs avec son masque qui se remplissait d'eau, mais nous avions un masque de rechange, et il a pu profiter par la suite (ouf! on est passé pas loin de la crise diplomatique!) Le mien de masque s'embuait trop vite, et la madame du centre info m'a conseillé de le nettoyer au... dentifrice. Et bah ça marche en plus!
Même sous l'orage c'est beau... |
Alors que nous étions à notre place habituelle face à la plage, c'est-à-dire prés du lieu de nettoyage des poissons (là où ça pue bien), nous avons entamé la conversation avec une française, genre bordelaise grande gueule, qui voyage avec son frangin et la petite copine allemande de celui-ci. On est plutôt du genre à fuir les français (et tous les backpackers en fait...), nous asociales que nous sommes, parce qu'ils ont tous l'air désespérément identiques, roots-cool-guitare-clopes-french shopping-parle fort-se croient en terrain conquis, et qu'on se sent en décalage par rapport à eux, mais bon là on a fait une exception (malgré le fait qu'ils étaient aussi clopes-guitare-cool-french shopping-parle fort...) parce qu'au bout d'un moment ça fait quand même du bien de côtoyer du monde, et puis ceux-là nous étaient sympathiques. Nous avons snorkellé avec eux, observé des petites raies, puis nous avons rencontré un autre couple de français qu'ils connaissaient, qui vivent en Nouvelle-Calédonie et qui vont avoir un bébé. Super sympa, la nana me faisait vachement penser à une copine (Sophix), alors ça fait plaisir. Quand on est si loin et dans un contexte si particulier, recevoir une petite piqure de rappel comme quoi les potes ça a vraiment du bon, et qu'ils manquent parfois, ça fait quelque chose. On est tellement tous les deux Julien et moi qu'on a tendance à se laisser enfermer dans notre petit monde où il n'y a que l'autre sur lequel compter. Le fait qu'on est deux solitaires un peu associables à la base n'arrange rien, et je ne suis pas sûre que l'on se sentirait bien à toujours être avec du monde. Je ne veux pas me forcer à aborder les backpackers que l'on croise, mais quand le contact se fait naturellement et que la soirée est bonne comme ce fut le cas, alors ok.
Nous nous sommes posés un petit moment prés du truc de poissons, et Léa, la bordelaise, était comme une dingue et parlait avec tous les pêcheurs, car elle avait bossé dans une poissonnerie avant de venir en Australie. Du coup, ils nous ont donné du poisson. Quatre gros morceaux de thon rouge et un filet d'un poisson blanc dont j'ai zappé le nom, mais qui était très bon. Assez pour nous 7. Nous leur avons indiqué notre super lieu de camping et les deux vans ont suivi (non sans mal) notre rapide petite voiture rouge. Nous avons cuit les poissons au feu de bois, et les avons mangé avec du riz au curry, tout cela arrosé de bonnes bières fraiches et de grandes discussions, ça avait de la gueule tout ça.
Notre QG prés du truc à laver le poisson |
Les pecheurs |
Le lendemain, Isa (la nana enceinte) et son copain nous ont offert le café, puis ils ont tous du mettre la main à la pâte pour nous faire démarrer, notre batterie était à plat (comme dit Julien: « à chaque fois qu'on rencontre des français il arrive une merde à la voiture! ») Et puis on est parti.
Autour du feu... |
Le lendemain, Isa (la nana enceinte) et son copain nous ont offert le café, puis ils ont tous du mettre la main à la pâte pour nous faire démarrer, notre batterie était à plat (comme dit Julien: « à chaque fois qu'on rencontre des français il arrive une merde à la voiture! ») Et puis on est parti.
Rencontres chouettes mais éphémères, rencontres de voyage...
Mercredi 1 Juin
Nous avons alors filé vers Exmouth, à la pointe de la Ningaloo Reef.
Nous avions décidé que cette journée serait dédiée à la recherche d'emploi, pour du ménage dans les hôtels, la plonge dans les restos, ou la vente, ou autre... A vrai dire dés le début je n'y croyais pas beaucoup, je pensais que nous aurions une meilleure chance dans les villes suivantes, plus industrielles et surement moins fréquentées des backpackers.
En faisant nos courses au IGA du patelin (sorte de Super U, là où c'est plus cher et y'a moins de trucs que dans les grands supermarchés des grandes villes) nous avons vu une annonce comme quoi ils recherchaient des gens pour des taches assez mystérieuses (bien sûr, en anglais...) mais en gros: à la caisse, réapprovisionnement de stock, etc.
Bon, Julien demande à la dame les papiers pour postuler. On va manger, on remplit nos papiers vite fait, et Julien (moi je n'y croyais absolument pas, j'étais en train de relever les noms des hôtels pour aller les voir) retourne voir la dame pour lui expliquer que l'on est backpackers et que du coup on a pas d'adresse ni de diplômes australiens. Deux minutes après il ressort et m'appelle, ils veulent me voir. « stresse pas » qu'il me dit « il cherche du monde c'est bon pour nous » Du coup je stresse, mais bon j'arrive à rester zen et la dame nous emmène dans la remise (c'est toujours bon signe ça) pour nous expliquer le salaire et qu'il faut rester deux-trois mois parce que la saison touristique arrive. « ok ok » on dit. Elle nous dit qu'elle nous appelle plus tard dans l'aprem.
On tourne en rond toute l'aprem, on va ramasser des coquillages sur la plage, et la dame m'appelle, elle veut que je vienne le lendemain matin pour le « training ». Pour Julien ça ne sera que la semaine prochaine. Ok ok... Du coup on réfléchit et on décide de prendre une nuit dans un caravan-park, au lieu de chercher à camper sauvagement, pour que je puisse prendre une douche avant d'y aller. Évidemment ville touristique oblige, le caravan-park a des cocotiers et une piscine, et poser sa tente coute 30$. Bon. Ça nous fait tout bizarre de retrouver tout ce « luxe », les douches chaudes et propres et les lavabos avec miroirs, la grande cuisine avec frigos et fours, on étaient plus habitués, et on continue de vouloir se brosser les dents dehors à la barbare, et manger des sandwichs au thon degueu.
Arrivee au "centre ville" de Exmouth, avec, derriere, le IGA |
Coucher de soleil pour notre premiere nuit au caravan park |
Sinon j'ai l'impression de jouer à la marchande (des soooooous!), et les gens sont plutôt cools même si des fois du coup je ne comprend pas ce qu'ils me demandent (difficultés ++: être nouvelle et pas parler la langue + les noms des paquets de clopes prononcés avec une voix rauque)
Moi qui suis d'autant plus habituée à être assise derrière un ordinateur à regarder les mouches voler à faire des trucs de documentaliste, là je découvre un peu le monde du travail « normal » avec tous ses codes et ses « trucs »: pointage avec reconnaissance de l'empreinte digitale, relations hiérarchiques ou comment parler à la bonne personne de la bonne façon, etc.
Julien, lui, est comme un poisson dans l'eau là dedans, et je l'écris noir sur blanc ça lui fera plaisir, c'est grâce à lui et à sa « grande gueule » que nous réussissons à avoir de plus en plus de taf.
Car à la base c'est un contrat à mi-temps, donc 5h ou 7h30 deux à trois fois par semaine, mais nous nous réussissons à jongler sur plusieurs tableaux pour avoir plus d'heures: j'ai commencé à la caisse, puis j'ai aussi fait de la mise en rayon, tandis que Julien a commencé par la mise en rayon et les fruits et légumes et a enchainé sur la caisse. Nous faisons aussi deux grosses soirées, les mercredi et samedi soirs, lorsque les trucks viennent livrer les marchandises et qu'il faut tout ranger dans le magasin. Un gros job, mais qui devrait bien rapporter comme il s'agit de travail de nuit.
Ce que je trouve hallucinant dans tout ça, c'est qu'en France j'ai cherché pendant un bon bout de temps à faire ce job, pour l'été ou quand j'étais au chômage, et qu'on m'envoyait péter à chaque fois parce que je n'avais pas bac+12 en commerce et 20 ans d'expérience de caisse, et que là on m'embauche en un rien de temps, sans entretien et avec mon mauvais anglais... Nous sommes en plein dans « l'australian dream » qu'un paquet d'étrangers (et de français) viennent trouver dans ce pays: trouver du travail « facilement », avoir un bon salaire (19$ de l'heure, presque 15€), et du soleil toute l'année (enfin pour le coup nous on a gouté à ce que ça fait quand il fait mauvais temps ici...)
Tout n'est pas parfaitement mis en place pour le moment, et nous avons toujours un point noir: le logement. Difficile de trouver une chambre dans une petite ville touristique de 2000 habitants, alors on squatte le caravan park, mais dormir en tente n'est pas très pratique lorsque l'on travaille dés 6h30 du matin, et surtout quand on se tape la tempête du siècle, comme je le disais: trois jours horribles où nous avons dormi trempé, mangé trempé, pété un câble trempé... Nous passions notre temps libre à regarder des films dans la cuisine du camping, et nos nuits à tenter d'ignorer l'odeur de moisi qui s'élevait du matelas humide et les gouttes qui nous tombaient sur le coin du nez...
Après une semaine et demie, on commence à être des habitués du caravan park. On voit défiler les gens, les groupes de touristes tous venus pour la même chose: les whale-sharks (requins-baleines) qui constituent l'attraction principale du coin en cette saison. Parce qu'ils sont impressionnants, inoffensifs, et rares. Pour les observer et plonger avec eux en snorkelling, comptez plus de 300$ par personne pour la journée en bateau avec repas et matos... Même les backpackers français que nous rencontrons le font, et disent tous que c'est formidable et que ça vaut le coup. Quand je pense que c'est la même somme que j'ai actuellement sur mon compte en banque pour vivre...
La cuisine et ses palmiers |
La piscine et... ses palmiers |
Ouais bah nous aussi on a fait les whales-sharks, d'abord! |
Ce qui est ennuyeux par contre, c'est qu'on ne me fait travailler que 3 jours par semaine pour l'instant. Julien lui est déjà sur tous les fronts, tout le monde se l'arrache. Il va me falloir lutter contre ma timidité et ma politesse un peu maladives pour faire entendre le fait que j'ai besoin de plus de travail...
Sur ce je vous laisse, et la prochaine fois je vous écrirais surement que j'ai plus d'heures de boulot ou un autre taff en parallèle, que l'on a un super appart pas cher, qu'il fait beau et que je me baigne chaque jour avec des raies mantas et des whale-sharks et que les dauphins me font une danse chaque matin en chantant « thanks for the fish »
Amis de tout poils, j'attends de vos nouvelles, qui ne viennent pas beaucoup je dois dire!
ouaiiiiiiiiiiiiiiiiii ! (cette article me rend joisse !!)
RépondreSupprimerje voudrais TROOP te voir à la caisse ! hihi prend une photo du t-shirt/badge !!
franchement c'est super cool tout ca , en plus vous trouvez du taff dans une ville plutôt sympa avec du soleil et des requins!n'ai pas honte de vouloir plus de taff , mais je capte c'est pas facile de devenir le "chouchou" là où tu bosse !
moi j'ai toujours rien trouver en france! du coup jpense te rejoindre !lol !
gros bisous ma beurette cherie!!!
Merci pour cet article et bon courage pour la suite !
RépondreSupprimerj'ai trouvé le lien de ton blog via facebook et je suis sur le cul: je viens de passer 2 heures à tout lire
RépondreSupprimerje me souviens de toi enfant en fait!!
toutes les émotions sont là: émotion, joie, peur, doutes, cran, force, courage...
bref j'adore, j'ai hâte de lire la suite!!!
alors la, je dois dire que s'est "the big adventure" je sens que bientôt les raies-mantas vont passer au rayon poissonnerie. et toujours ce sens de la narration parsemé de notes d'humour. A bientôt pour la suite... Gros bisous VIEUX TRESSAGE
RépondreSupprimercaptivantes tes histoires !
RépondreSupprimerdu coup j'ai fait bruler un artichand dans la cocotte, même pas drôle ^^ !
Mais non on t'oublie pas! Je vais sur ton blog presque à chaque fois que je me connecte et cela faisait un bout de temps sans nouvelles. Contente de savoir que vous avez un boulot et que vous allez ainsi pouvoir continuer votre voyage. Le mien s'arrête dans trois mois, retour en France pour commencer une année comme apprentie dans la commercialisation des vins, si c'est que je trouve une entreprise d'accueil... :) Encore trois semaines à Margaret River histoire de me faire quelques sous, mon compte en banque était pas loin des 100 dollars il y a un mois... puis j'espère trouver un (ou des) compagnon de voyage pour explorer la côte Ouest et peut-être vous rendre visite à Exmouth si vous y êtes encore! Pour le moment je n'ai pas ressenti de grandes chaleurs en Australie, j'espère donc avoir un peu plus chaud en remontant vers le nord... Profite bien ma p'tite Roxanne et continue à écrire, j'adore!!!
RépondreSupprimerBisous
Laura