Break citadin

Vincent et Marie, nos sympathiques hôtes!
Nous sommes donc à Perth depuis une petite semaine. Perth, capitale du Western Australia, la métropole la plus isolée et ensoleillée du monde...


Nous sommes en quelque sorte en couchsurfing chez un couple de français, Vincent et Marie. Si je dis "en quelque sorte" c'est que c'est du couchsurfing pistonné, Vincent vient de Blois, ma mère connait sa mère, et il est même venu faire de la vannerie à l'atelier quand il était petit. Ce qui est encore plus étrange, c'est que suite à ses études à Tours, il est parti étudier la géologie à... Nancy. Et là je dis: coïncidence? Y'aurait-il une corrélation entre vannerie, Nancy, puis Australie??
Du coup on parle cabanes en osier, Place Plum et Chtimi (aller si loin pour parler de ça...!)

Un Pavlova que j'ai fait (enfin j'ai acheté la base en meringue toute prête et j'ai juste ajouté la crème et les fruits sur le dessus) un DÉLICE

Ils vivent dans un appartement en banlieue ouest de Perth, tout prés de Fremantle, face à l'océan... Lui travaille en hydrogéologie, en gros (il m'a expliqué) il étudie les propriétés de la flotte dans la roche pour les constructions de mines (donc gros besoin en Australie). 
Elle est vendeuse dans un magasin de graines et de farines, mais en temps normal elle est vétérinaire, on a eu droit aux pires détails de comment sortir un veau pourri du ventre de sa mère, c'était marrant.

La vue de leur balcon (la classe)
Cottesloe Beach
Avec ses centaines de perroquets qui jacassent gaiement (bruyamment) dans les arbres alentour. Impressionnant.

Un cadran solaire, oui oui
Nous retrouvons donc avec délectation le plaisir d'un bon lit, d'une douche chaude, d'un frigo, d'un four, de pouvoir trainailler en pyjama, de manger à une table, de se coucher tard et de lever tard aussi, et surtout, surtout, nous retrouvons le plaisir indescriptible... d'internet.
Un peu piège d'ailleurs, parce que du coup on reste scotché dessus pendant des heures comme des affamés se baignant dans une mer de fromage fondu (bah quoi?)
Ce n'est pas une petite connexion pourrie comme on a pu en trouver sur notre route jusqu'ici en plus. C'est THE connexion, avec laquelle mes photos chargent en 2 secondes et demi, avec laquelle on peut kikoololer à loisir, skyper, facebooker, msner, downloader, uploader, youtuber, une profusion de mega bits en pleine gueule. Et le pire c'est que bien souvent on ne sait même pas quoi faire sur internet et que l'on passe un temps fou à... ne rien faire (vade retroooo!)

Coucher de soleil sur l'océan indien, comment que c'est trop beau
Cela faisait quatre mois que nous n'avions pas remis les pieds "en ville" (et quels mois!), et à vrai dire d'un coup retrouver cette "facilité de vivre", ce confort, les transports partout, les magasins partout, le monde partout, l'agitation, le bruit, les travaux, internet plein pot, etc, ça fait bizarre. C'est comme se réveiller, ou revenir chez soi après les vacances. Les réflexes que l'on retrouve sont ceux que l'on avait en France. Rien n'est réellement différent entre une ville d'Australie et une ville de France. La forme change, mais le fond est le même. On prend le train, le bus, on traverse les rues au milieu des bouchons et des klaxons, on se retrouve happé par des centaines d'odeurs alléchantes, odeurs de fast-food, de gaufres, de kebab, on marche vite en slalomant entre les gens, on se sent obligé de "bien s'habiller" pour se mêler à cette population fashion, classe, propre, différente de celle des petits patelins où nous étions passé jusqu'à maintenant, on est tenté d'acheter des milliers de choses, on est tenté de se comporter comme si nous étions nous aussi des citadins métro-boulot-dodo, ou plutôt métro-boulot-conso, comme on a pu l'être chez nous. Sensation ambiguë puisqu'elle n'est pas étrangère et que les réflexes sont bien là. Mais sensation désagréable puisque la situation n'est pas la même que lorsque j'étais en France à n'avoir que ça à faire de jongler entre glandage sur internet et dépensage de thunes à tout va. 
Là je me sens comme un animal que l'on renferme dans son zoo confortable et sûr, après une virée dans la jungle sauvage et imprévisible.

jungle urbaine






Un dinosaure qui bouffe un p'tit suisse
Un chinois qui joue du didgeridoo dans la rue


Des enfants exploités (gnark gnark)

Trêve de philosophie. Nous avons quand même, bien sûr, arpenté la ville et ses environs.
Perth est une ville sympathique, que j'associe un peu à Melbourne tandis que Julien en fait un mélange de Sydney et Adélaïde. Elle a bien sûr un coeur tout en lignes droites, piétonnes, avec sans arrêt du monde et des animations de rue. On trouve de vieux bâtiments coloniaux au milieu des buildings, et quand on descend vers la Swan River, de grands espaces verts où les gens se prélassent au soleil, sous les palmiers (ça c'est classe)
Au bord de la rivière, une tour très artistique toute en vert se dresse, la Swan Bells. Payante bien sûr pour la visiter et grimper en haut, nous nous sommes donc contenté de la prendre en photo dans tous les sens, depuis le sol.


Un cormoran qui se sèche les ailes (je vous assure!)
Au Nord de la ville, il y a le quartier animée de Perth, Northbridge (= le pont du nord) qui nous a absolument charmé par son esplanade entourée de musées et de la bibliothèque, son décor mêlant art et espaces verts (les australiens sont décidément très forts pour ça), son cinéma en plein air (la classe absolue!!) et tout ses bars, pubs, cafés, son animation nocturne.

Northbridge, en face de la bibliothèque
La première fois que nous y avons mis les pieds, c'était en compagnie de deux suissesses rencontrées à la gare, par hasard: un contrôleur à qui nous demandions des renseignements a questionné Julien sur sa nationalité, elles étaient à coté, s'en est suivi de longues discussions sur la Suisse et nous avons fini par les suivre et boire une bière avec elles. L'ennui c'est que Julien était en tongs, et que, comme partout dans le monde, les garçons doivent être impeccables pour rentrer dans les clubs (les filles ils s'en foutent, on pourrait se fringuer en sacs poubelles ça ne les dérangerait pas... Règle à la con) Du coup nous nous étions séparés en se promettant de se refaire une soirée le mercredi soir. Évidemment le mercredi, l'une était malade, l'autre ne répondait pas. Nous avons donc ignoré les pubs et à la place nous nous sommes lâchés dans un "gamezone" un endroit abrutissant et bruyant où tu joues à des jeux stupides comme "celui qui marque le plus de paniers de basket" ou un genre de Guitar Hero avec des tam-tam (très drôle) ou encore le fameux jeu japonais où l'on doit danser sur des flèches de couleurs. Soirée de geek en somme!


L'autre endroit incontournable de Perth, c'est Kings Park. Un parc immense qui s'étend sur la partie ouest de la ville, et la domine. Un parc magnifiquement vert dans une contrée aussi aride (ils ne font pas du "save water" eux!) Bon il faut le dire, ce parc est réellement impressionnant, et splendide, surtout grâce aux vues imprenables qu'il offre sur la métropole et la rivière. Nous nous sommes baladés avec plaisir le long de ses sentiers.

Une pelouse PAR-FAITE!
Encore des passerelles
La superbe vue de Perth
Un arbre aux racines étranges et gigantesques
Un baob, cousin des baobabs d'Afrique ou d'Amérique du Sud, qui sont l'héritage de l'époque où ces trois continents n'en formaient qu'un seul...
J'aime toujours la macro...
L'immense mémorial du Kings Park

Niveau anecdotes, nous nous sommes rendus lundi dans une agence d'emploi au coeur de Perth, que Marie nous avait conseillé comme étant super efficace. Notre objectif n'est pas spécialement de trouver du boulot maintenant, mais plutôt en remontant, mais nous avons quand même tenté le truc.
Et c'était très drôle. Un sketch. Dans un décor flashy un peu art-déco, avec la télé à fond (des clips de r'n'b atroces) une grosse bonne femme genre matronne de bordel nous reçoit, nous la cinquantaine de jeunes en quête d'un job, entourée de deux de ses employées, une grande brune hyper provocante (décolleté moulant, mini short, talons de 15 cm, mangeage de banane pas conventionné), et une petite brunette mignonne à Doc Marteens et jean moulant. Girls power quoi. Elles déconnent, se font des blagues, se disent des trucs à l'oreille, la grande surjoue les émotions et glousse fort, et un moment alors que nous attendions notre tour (enfin...) une autre arrive en courant vers les autres, hystérique, et elles font toutes des "ooooh!" en arrondissant les yeux et en gesticulant. On essaye de deviner ce qu'il se passe (Tom Cruise est enceinte? le pape est mort? il y a moins 70% sur les culottes?) et on comprend quand elles changent de chaine: Ben Laden est mort. J'étais déçue du coup, ça avait l'air bien plus sensationnel que ça.
Dans cette agence nous avons surtout... attendu. Nous n'avons pas bien compris la logique, tout le monde passait avant nous, nous étions les nouveaux, alors les nanas prenaient en priorité les autres, nous avons donc attendu trois heures assis sur nos chaises à regarder ce balai incroyable. Finalement, alors que nous commencions à imploser intérieurement sous le martèlement hip hop et des talons de la grande brune (Nadiaaa) nous sommes passé, on nous a inscrit, mais il n'y avait rien pour un couple, pas de fruit-picking pour le moment. Il fallait repasser tous les matins pour entendre les nouvelles offres. Bizarrement, les autres matins, nous avons à chaque fois louper le rdv pour des tas de raisons hyper valables ("il y a un bateau qui s'est crashé sur le pont, coupant la ligne des trains" = véridique!) 

"on a été enlevé par une troupe de kangourous en furie!"
Princesse kangourou, s'il vous plait
En Australie, les kékés ont la possibilité de personnaliser leur plaque d'immatriculation, ce qui donne bien souvent des "Dennis08" ou "Sexy12" ou des trucs du style de cette voiture "red hot GTS"... La classe totale quoi (j'essayerais d'en dénicher d'autres)
Dans le genre insolite, on a pris un bus disco, avec néons multicolores!

En résumé Perth fut une bonne parenthèse ville/glandouille/internet dans notre road trip, mais j'ai quand même hâte de reprendre la route, même si c'est pour retrouver l'inconfort de la voiture et les cheveux gras.


Et pour finir, en ce 5 mai 2011, je voulais dire:
Happy birthday to yoooooooou! Happy birthday to yooooou! Happy birthday to yooooou PAPAAAAAAA! Happy birthday to yoooooooooooou!!!

En cadeau, un petit poème:


Dans ce nouveau matin blanc,
Paf! un an de plus dans les dents
C'est toujours mieux que de se prendre un cormoran
ça fait mal et après on mange avec une paille
aie aie aie.


La vie est comme un long sentier
ça pue des pieds,
Et si tu met des chaussures aérées
T'as les chaussettes mouillées,
yeah yeah yeah.


Y'a des jeunes très cons et des vieux tressages
Et quand on marche sur la plage
On respire l'air du large
Et c'est cool,
wooh wooh wool (de mouton)


Pour finir le mot de la fin
Qui si l'on en croit le début
Devrait être inversement proportionnel à la combinaison du beta douze et de la cabane sur le chien,
et surtout pas synchroniquement aléatoire à la fabrique de p'tits Lu
Qui sont bons trempés dans le café,
Happy birthday, yeah! 

(pardon)
Et aussi cette photo de ma tentative d'ouverture d'un marché d'exportation de vannerie française en Australie (c'est pas gagné)


J'ai tenté de faire un hochet en eucalyptus, résultat: l'eucalyptus c'est naze, même si ça sent le menthol!

Commentaires

  1. J'adore la blague avec le dinosaure te le ptit suisse^^. J'en ris encore et ça fait du bien en pleine saisie de bouquins :D.
    Bon courage pour la suite du road trip !
    Biz

    Laurie

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  2. Transmets mon bonjour à Vincent ainsi qu'à Marie.
    Bisous à toi !

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  3. merci a l'aventurière pour son superbe poème qui me va droit au coeur. premier message en direct de l'atelier (j'ai enfin trouver la connexion !!!) bon courage et gros bisoux.

    vieux tressage

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