Partie 2: Où l'on a fait Koh Lanta

Arrivés à Krabi dans l'après-midi, nous pensons devoir y passer la nuit. Mais il faut savoir qu'impossible n'est pas thaï, et qu'il y a toujours (toujours) un moyen de se rendre là où on veut aller. Un bus nous amène (nous les « farangs », les touristes blancs) jusqu'au centre-ville de Krabi, directement dans une sorte de mini « gare routière » pour mini-vans. On nous demande dés notre descente de bus où on veut aller, et hop deux minutes après nous voilà munis d'un billet pour Koh Lanta. 

Koh Lanta est une grande île de la mer Andaman, au Sud-Ouest de la Thaïlande, au Sud des destinations les plus connues (Phuket, Koh Phi phi) La fameuse émission porte son nom car la première édition y a été tournée. Koh Lanta signifie « l'île aux millions d'yeux » ce qui est plutôt bien trouvé comme nom pour une émission de télé-réalité...

Koh Lanta depuis la mer

Vous êtes ici!

On part de Krabi en mini-van, curieux de voir comment nous allions nous rendre sur une île par la route... Grâce au ferry pardi! 

Le petit bateau qui pousse le ferry et nous enfume en même temps!

Sur le ferry

Après 2h30 de trajet et deux traversées en ferry, on débarque au Nord de l'île. Il fait déjà nuit, et nous n'avons pas réservé d'hôtel. En lisant le Lonely Planet, nous avions « choisi » une plage, Klong Nin Beach, que le guide annonçait jolie avec des guesthouse peu chères. 
A notre descente du mini-van, un conducteur de moto-taxi nous harponne. « Oulala c'est loin personne ne voudra vous emmener là-bas, mais bon moi je veux bien pour 300 Bath (9€) » nous dit-il. C'était sûrement bien cher payé mais bon. Du coup il nous dépose directement à un hôtel (c'est souvent comme ça, ils ont des arrangements) qui s'avère charmant mais beaucoup plus cher que ce à quoi nous nous attendions (800 Bath la chambre la moins chère). Après discussions et visite du bungalow, on finit quand même par accepter, pour 500 Bath la nuit (16€). Nous nous rendrons compte plus tard que ce n'est pas une plage de guesthouses bon marché, notre Lonely Planet a plus de 3 ans et la Thaïlande évolue très vite...

Notre bungalow... Extérieur...

... Et intérieur

Dans le jardin...

Notre hôtel, pas degueu hein!

Le resto...

Puis on se pose enfin. Notre hôtel (Nature Beach Resort) a un restaurant sur la plage, et nous savourons notre première bière les pieds dans le sable, allongés sur des chaises longues. Il fait bon, le bar d'à côté passe du Bob Marley (j'ai entendu « No Woman No cry » une bonne dizaine de fois en Thaïlande), des lampions lumineux s'élèvent dans le ciel étoilé... 
On se balade ensuite sur la plage, où l'on croise quelques Bernard l'Hermite et où les bars et les restaurants se succèdent, toujours dans une ambiance ultra-cool. Des tables en bois, des chaises longues, des nattes et des coussins sont installés à même le sable, et nous découvrons la spécialité de Koh-Lanta: les chatons. Y'a t'il spectacle PLUS ATTENDRISSANT que des chatons jouant avec les touristes, se poursuivant dans le sable en milles cabrioles à la lueur des torches? Grâce au Lonely Planet, nous avons appris que les hôtels et restos de Koh Lanta adoptent ces animaux en début de saison pour plaire aux touristes, puis... les abandonnent. Une femme (occidentale) a même créé un centre pour les recueillir. Si au moins ils les mangeaient!

Klong Nin Beach


En parlant de manger, nous n'avons toujours rien avaler, et nous nous rendons compte un peu trop tard qu'ici, la soirée finit à 22h. On se rabat sur le Seven Eleven où un gars nous emmène en scooter. Ah, le Seven Eleven... Sorte de superette ouverte 24h/24, temple de la consommation moderne américaine, on y trouve de tout ou presque: boissons fraiches, magazines, glaces, cigarettes, timbres, produits d'hygiène, trucs gras réchauffés sur place, des marques connues (Cadburry, Van Houten, Toblerone, Priggles, même des Tim-Tam, le fameux biscuit australien), et une armada de snacking, ships, biscuits, des trucs aux goûts et couleurs improbables, toujours en petite portion et suremballés. Le décalage est aberrant avec la façon dont sont traités les déchets. Nous achetons trois petites pizzas qui se sont révélées immondes (sucrées, à l'américaine quoi!), des yaourts, des gâteaux apéros, des barres chocolatées, du pain et de la confiture et des galettes de riz au caramel qui seraient plus utiles pour servir d'enduit...

Le lendemain matin nous découvrons le paysage, en plein jour, et là-dessus, le Lonely Planet disait vrai: la plage est très jolie, l'eau d'un bleu profond se confond avec le ciel. 





On prend un mango shake sur la plage avant de sauter à l'eau. 



Puis on loue un scooter pour la journée (200 Bath, 6€) afin d'explorer un peu l'île. Koh Lanta est toute en longueur, avec une route principale du Nord au Sud et une d'Ouest en Est. Le Nord ressemble presque à une petite ville, et plus on s'en éloigne, plus l'île devient sauvage. Les hôtels sont implantés le long de la côté Ouest, et l'île est en plein développement, partout des terrains sont à vendre et des hôtels de luxe en construction à flanc de falaise. 

Il fait toujours aussi chaud, et rouler à scooter, les cheveux au vent sous nos casques pailletés et fleuris (oui oui) fait un bien fou. 


La station service
On va vers le Sud, on croise des gros arbres, des fleurs, des macaques, des panoramas sur la mer, d'autres couples de touristes en scooter (c'est toujours l'homme qui conduit d'ailleurs), des jeunes thaïs et des familles avec le gamin perché sur le guidon, des plantations d'hévéas (qui produisent le latex), des chèvres, des indications de « mushrooms party » dans la jungle... Le scooter est un moyen de locomotion génial, suffisamment lent pour saisir une multitude de détails, et assez rapide pour être grisant et changer le décor à chaque instant... 

Le Sud sauvage...



A midi nous nous arrêtons dans un petit resto tout en bambou surplombant la mer.



Puis nous faisons notre première session snorkelling en contrebas, c'est un peu moche (Koh Lanta n'est pas réputé pour cette activité) mais nous rencontrons quand même une murène énorme et magnifique, à tâches noires et blanches.


Nous filons ensuite vers l'Est, vers Lanta town, à travers les cultures d'hévéas, et nous arrivons dans un village très mignon, plein de boutiques. 






Nous prenons un shake chez un chinois pas du tout chinois (en fait ce village a été fondé par des migrants chinois, alors on a cru que...) qui met un point d'honneur à apprendre à ses clients les bases de la communication thaï grâce à un petit lexique. Comme à Bali, je suis parfois mal à l'aise avec ma place de « touriste blanche friquée » (c'est ce qu'ils voient en nous) et avec l'attitude des thaï, qu'ils soient tout mielleux ou un peu méprisants. Ce gars-là était juste drôle, bavard et sympa, et ça fait du bien.

Le "chinois" qui taille une noix de coco pour me faire un shake. Derrière sa femme prépare le banana shake d'Antho

Son "bar", le "same same but different"

Koh Lanta depuis la jetée de Lanta town

Nous rentrons à la nuit tombée, à travers l'île il fait presque froid, et on se fait bombarder d'insectes volants. Comme nous sommes au bord de la mer, on veut s'offrir un poisson frais au barbecue. Dans un joli resto de notre « plage », entourés de palétuviers, on passe notre commande, sans savoir qu'il faut aller choisir notre poisson. Et personne ne nous le dit. Du coup en attendant on boit un cocktail, et on voit les serveurs tourner autour de nous, pour que finalement l'un d'entre eux ose et nous dise: « je suis vraiment désolé mais on éteint le barbecue à 21h30, il faudrait que vous alliez choisir le poisson » Aaaah! Voilà le genre d'incompréhensions qui se produit en Thaïlande...

Le lendemain on va se baigner, puis ayant vu sur un plan qu'il y avait une cascade, on décide de s'y rendre. On se trompe plusieurs fois de route, on passe par des chemins caillouteux et d'autres presque verticaux, et finalement on arrive au départ du chemin. On paye 20 Bath pour le parking, on s'achète des glaces, et on commence la balade. Le chemin passe dans la jungle, et on se délecte de cet univers, la végétation dense, les lianes, les papillons, les cris des oiseaux et des insectes, les fleurs étranges et les écureuils qui se poursuivent dans les branches. 






On croise un couple anglophone et le gars nous dit qu'ils viennent d'aller voir une grotte et que c'était chouette. C'est juste au prochain croisement, il faut s'écarter un peu du chemin principal. Va pour la grotte. On suit ses indications et on arrive devant un endroit extraordinaire. Une grotte en effet, avec un arbre perché à son sommet, dont les racines descendent jusqu'en bas en de longues tiges incroyablement droites. On dirait que l'arbre a coulé. 


Il y en a même à l'intérieur de la grotte, se faufilant entre les roches. 


On explore un peu l'endroit, il y a des formations rocheuses étranges, des stalactites, et plusieurs cavités et galeries où il fait vite complètement noir et où le silence est assourdissant. 

Vive le flash!


Dans l'une des cavités on entend un cri. Des chauve-souris sont accrochées aux parois, notre présence les dérange et plusieurs s'envolent, nous frôlant. On reste un long moment accroupis, les regardant défiler autour de nous dans un étrange bruit de battement d'ailes. Elles passent très près de nous, mais je sais très bien qu'elles ne nous toucheront pas, les chauve-souris sont un des animaux les plus adroits au vol. On savoure cet instant, impressionnés, puis on les laisse tranquilles et on reprend le chemin. 

Au terme de la balade, on arrive à la cascade où... il n'y a pas d'eau (nous sommes en période sèche)


On s'en fout un peu car le simple fait d'être dans la jungle et la grotte aux chauve-souris ont suffis pour nous émerveiller. On repart en sens inverse et on ressort de la forêt alors que la nuit tombe.

Et on croise un éléphant. 


Bon ok, ce n'est pas un éléphant sauvage, il fait partie d'une attraction touristique, il promène des touristes sur son dos. Sa journée de travail est finie, et il savoure des feuilles de palmiers bien juteuses.

On va manger dans le petit resto au dessus de la mer et ensuite on se met à chercher un café internet. Et on se rend compte que le monde change à une vitesse grand V: il est difficile de trouver un café internet. Beaucoup l'ont encore marqué sur leur devanture, mais ils ne le font plus, une fois les ordinateurs en panne, ils ne les changent plus, ce n'est plus rentable puisqu'aujourd'hui les gens (touristes et thaï) ont internet sur leur smartphone. J'ai été assez surprise de voir le nombre de gens scotchés à leur téléphone ou leur tablette, des couples de touristes à la terrasse des restos, aux ados asiatiques faisant selfie sur selfie, jusqu'aux enfants devant des baraques bringuebalantes... 

Dernière soirée à Koh Lanta...

A suivre...!

Commentaires

  1. très beau...! la suite ??

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  2. toujours aussi passionnant ; de notre envoyé spéciale en Thaïlande !!! j'attends la suite avec impatience.
    Pierre

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