Partie 3: où l'on est entré dans la carte postale
Le 25 mars au matin, un pick-up vient
nous chercher devant notre hôtel pour nous emmener à l'embarcadère
du Nord de l'île. Il passe prendre plusieurs autres « farangs »,
et nous nous retrouvons vite à 11 personnes tassées comme des
sardines à l'arrière du pick-up. Les Thaïs ne font pas dans la
demie-mesure et rentabilisent à fond l'espace disponible!
A l'embarcadère tout est
incroyablement bien organisé, on reçoit un autocollant avec une
lettre correspondant à notre destination, les bagages sont
dispatchés et entassés par ordre de descente du bateau, et on
attend, tous bien rangés (ou presque) sur nos bancs comme un gros
troupeau.
Notre beau bateau jaune TigerLine
arrive et nous embarquons. Il va jusqu'à Koh Lipe, mais nous, nous
nous rendons à Koh Kradan (650 Bath par personne, 20€)
Avant-goût de Koh Kradan... |
Le trajet
ressemble presque à une croisière: nous longeons toute la côte
Ouest de Koh Lanta, puis nous naviguons entre des îlots karstiques
(je savais bien que je le placerais celui-là!) avant d'atteindre le
premier stop, Koh Ngai, qui nous donne un aperçu de ce qui nous
attend.
Notre hôtel de Koh Lanta vu de la mer! |
îlots karstiques... |
Devant Koh Ngai |
Avec nous il n'y a que des touristes, un couple ayant
visiblement oublié de mettre de la crème solaire (outch!), un
baroudeur buriné français (il lit un essai philosophique sur le
dessin, en français) qui fait la gueule du style « je me
désolidarise de vous tous bande de péquenots, je suis un vrai, un
dur, moi », et un groupe de touristes thailandais très très
joyeux et démonstratifs, qui font des vidéos avec leurs téléphones
(ils parlent chacun leur tour et les autres font des commentaires et
rit, à la manière des battle de rap) et font même une photo de
groupe avec nous tous (sauf le français baroudeur)
Le couple "rouge" |
Entre Koh Muk et Koh Kradan, des long
tails boat, les bateaux traditionnels, viennent nous chercher
(moyennant 50 Bath par personne), car toutes ces petites îles n'ont
pas d'embarcadère. Le long tail est une sorte de longue barque munie
d'un moteur de voiture (ça pétérade et ça fume) et d'une longue
hélice dérrière (d'où le nom anglais « longue queue »)
Le conducteur de long tail et le ferry Tigerline derrière |
Nous ne sommes que 4 à nous rendre à
Koh Kradan. Sur le bateau qui pourfend les flots, on voit la petite
île se rapprocher, et je me sens un peu comme un conquérant
découvrant une nouvelle terre.
L'arrivée est époustouflante. Passé
la barrière de corail l'eau est bleue turquoise, incroyablement
translucide, et l'on débarque à même la plage. On saute dans
l'eau, les tongs à la main, on prend nos sacs et on les pose sur le
sable clair, on a presque le vertige à regarder ce paysage.
Comme on
a faim et qu'ici non plus on a pas réservé d'hôtel, on pose nos
bagages dans le premier resto venu. Puis on commence notre périple à
la recherche du bungalow parfait.
Sur internet j'avais repéré deux
hôtels, les moins chers. L'un (Lost Paradise) est en fait dans la
forêt, loin de la plage, et l'autre (Ao Niang) accessible à pied
seulement à marée basse. On marche sur la plage avec nos gros sacs
et devant le resort le plus cher, les gens nous regardent passer
comme des bêtes curieuses. On fait une pause parce qu'il fait chaud
et que la mer appelle trop à la baignade, et on admire les milles
reflets émeraudes, presque fluos, de l'eau.
On demande les prix à
chaque hôtel, et finalement on arrive au « Kalumé » où
une italienne nous montre un bungalow en bambou à 1000 Bath. On est
pas très enthousiastes alors elle nous demande ce qu'on recherche,
plus chic ou plus cheap? Elle nous propose alors le bungalow en
bambou avec salle de bain commune, pour 700 Bath la nuit si on
réserve pour 3 nuits (23€). On hésite encore. Elle sort alors son
atout et nous montre son bungalow en bambou avec salle de bain
commune directement devant la plage. Son meilleur. Celui où les gens
qui voulaient rester 3 jours restent 3 semaines, nous dit-elle. Avant
que l'on se décide, je pars en reconnaissance rapide vers les
derniers hôtels de la plage et je reviens pour affirmer que oui,
c'est lui le meilleur, on le prend!
C'est un bungalow très simple,
une cabane en bambou en fait, avec un matelas par terre, une
moustiquaire et un ventilateur... Je rêvais depuis Bali de loger un
jour dans ce genre de bungalow, les pieds dans l'eau, me voilà
exaucée.
A gauche, notre bungalow... |
Terrasse avec hamac! |
Depuis le hamac... |
"Kalumé village", notre hôtel |
Koh Kradan est une destination plutôt cher (la bouteille
d'eau est à 40 Bath, au lieu de 13 Bath dans les 7 Eleven) et 700
Bath est le premier prix, apparemment. La plupart des autres
bungalows tout simples coûtent facilement 1000 à 1200 Bath.
Sur le long tail en arrivant, Antho
s'est rendu compte qu'il avait oublié son sac à dos dans le bateau,
qui était déjà loin. On fait le point sur ce que l'on a perdu: les
galettes de riz au caramel (quelle perte!) le Lonely Planet, la crème
solaire, les masques de snorkelling... Koh Kradan est une toute
petite île, où il n'y a pas de village à proprement parlé, pas de
magasin, pas de banque, pas d'internet, l'électricité seulement de
18h à 6h du mat... Juste des bungalows, des restaurants, la forêt
et la plage... Heureusement l'italienne nous dit que l'on peut
emprunter des masques qui se trouvent là, et Antho dégote de la
crème solaire (très chère) dans le resort de luxe. Ouf!
Le soir on va manger dans un resto tout
en bambou, où le patron, un américain, passe de la bonne musique
(Janis Joplin, ça change de Bob Marley), où le serveur est gentil
et efféminé et où le vent souffle en permanence (ça fait du bien)
Voilà où elles passent l'hiver les hirondelles! |
Dans une petite cahute du resto en bambou |
Lumière du soir... |
On se balade sur la plage et on essaye les hamacs accrochés entre
les branches des arbres. La plage de Koh Kradan est idyllique. Au
Sud, elle est assez large, et chaque jour, des bateaux déversent des
flots de touristes en gilets de sauvetage oranges qui barbotent et se
prennent en photo dans cette eau turquoise avant de ré-embarquer
pour une autre île (ils ne dérangent pas trop car ils restent 15
min sur une bande de sable de 2 mètres).
Quelques touristes en gilets de sauvetage oranges |
Au Nord (où nous sommes),
elle est plus étroite, avec des arbres qui étendent leurs branches
basses vers l'eau, parés de hamacs et de balançoires qui donnent à
l'ensemble un air furieusement paradisiaque...
Le lendemain matin, je suis réveillée
à l'aube, et je sors me balader sur la plage. Sur Koh Kradan aussi
il y a des animaux qui charment les touristes: une bande de chiens
que l'on croise partout, de la plage au resto, et des chats qui
viennent se prélasser sur notre terrasse. A l'aube, la bande de
chiens a la plage pour eux, et j'ai apprécié les voir se poursuivre
et se rouler dans le sable, creuser des trous et sauter dans l'eau en
se mordillant. La belle vie!
La bande de chiens au soleil levant |
Notre bungalow (à gauche) |
Ce matin là nous allons d'abord en
quête de shampoing car apparemment, le savon d'Alep et l'eau salée
(l'eau de la douche vient de la mer) créent une réaction étrange:
mes cheveux sont devenus poisseux (une horreur) Dés que j'ai le
mini-Pantene en main, c'est la libération: les agents chimiques
dissolvent instantanément les graisses et mes cheveux retrouvent
leur texture souple et soyeuse! (*ceci n'est pas une pub pour
Pantene*)
Puis nous allons, enfin, faire du SNORKELLING! (masque et tuba, pour ceux qui ne savent pas) J'avais lu partout que le snorkelling en Thailande
n'était plus intéressant parce que les coraux étaient morts...
Alors c'est vrai que, comparé à ce que j'avais vu en Australie, les
coraux sont plus abimés, surtout dans la partie « lagon ».
Mais après avoir nagé une bonne centaine de mètres, dans une eau
turquoise où l'on a toujours pied, on se retrouve au dessus d'un
jardin de coraux, au milieu de centaines de poissons.
En route! |
Contents!! |
Les plus
étonnants ce jour-là sont les « Sergent Major » des
petits poissons rayés jaunes et noirs, qui nous entourent par
dizaine et nous approchent de très près, et certains nous mordent
même un peu, comme s'ils nous goûtaient (apparemment on étaient
pas à leur goût, ouf!)
Pendant ce temps-là, nos compagnons chats dorment toujours sur notre terrasse...
La photo avec le chat-qui-rit! |
L'après-midi, nous prenons un petit
sentier à travers la forêt pour nous rendre de l'autre côté de
l'île, à « Sunset Beach » qui comme son nom l'indique,
est la plage où l'on peut admirer le coucher de soleil. Il fait très
chaud (toujours), nous tentons le snorkelling mais il n'y a rien à
voir, et la plage reçoit par la marée tous les déchets de la
mer...
Les panneaux qui nous rappellent que cette partie de la Thaïlande a été durement touché par le tsunami de 2004... |
Un tas de tongs, on a même pas trouvé une paire à notre taille! |
En rentrant nous croisons des
thailandais en vacances, qui nous montre une mante religieuse très
bien déguisée en feuille en nous apprenant le nom: « takaten
bai mai »! Ils nous prennent en photo avec leur téléphone.
Le vent s'est levé quand on rejoint l'Est de l'île, et la mer est
plus agitée. Antho décide de retourner quand même à l'eau, mais
il ressort vite, piqué par une méduse! Il va en parler à un groupe
de thaïs installé devant le point information de l'île, qui
prennent tout de suite au sérieux sa demande, regarde la brûlure et
le rassure. On ne rigole pas avec ces petites bêtes, certaines sont
mortelles... Même si plus tard un thaï nous dira que ça porte
chance!
Le soir nous nous payons un cocktail et
un repas dans le resto italien voisin, le plus cher de l'île.
L'ambiance est sympa, les serveurs sympas, le patron italien sympa,
on comprend pourquoi le resto est toujours plein (même si c'est cher
et... occidental) En fait sur Koh Kradan, il semblerait que la
majorité des propriétaires de restaurants et d'hôtels soient des
blancs, qui se paient là une vie plutôt peinarde...
Le lendemain matin on saute dans l'eau
le plus tôt possible. On a de la chance, la marée est basse la
nuit, ce qui fait que toute la journée, on peut se baigner. Le matin
est le meilleur moment, on est juste au-dessus des coraux, et la
lumière du soleil donne une visibilité incroyable, on se croirait
dans une piscine.
En fin de journée on décide de retourner à
« Sunset Beach », le chemin continuait sur la droite et
indiquait un resort, on se dit que ce serait sympa d'aller manger
là-bas et de regarder le coucher du soleil. On prend le chemin, on
marche 10 minutes, on a l'impression de tourner un peu en rond... On
arrive devant des maisons, entre des jardins, la mer est en face,
et... on se retrouve sur la plage de l'Est, à côté du point
information, d'où l'on vient... On va alors vers le sud, à l'opposé
de notre hôtel, c'est assez sauvage et on marche jusqu'à ce que des
arbres nous empêche d'aller plus loin. On se pose sur le sable et on
regarde la mer où le vent dessine des vagues, on fait peur à un
Bernard l'Hermitte et on joue avec des feuilles-hélicoptère...
Pour finir, en bonus, une petite vidéo...
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