"Ne rien risquer est un risque encore plus grand" (Erica Jong)

Donc voilà, j'ai l'impression de prendre le deuxième plus gros risque de -ma vie?- en tout cas de ces derniers temps, après l'idée de partir en Australie.
Je parle bien sûr de risque financier, il s'agit juste de ça, je ne risque pas ma vie (encore heureux!)
Je ne sais pas pourquoi je fais autant dans les extrêmes, pendant un mois et demi je suis restée très prudente, restant dans le même Etat, ne faisant que du wwoofing, et d'un coup paf! Je décide de faire 3000km en lift, je me demande parfois ce qui se passe dans ma tête pour être aussi radical. Je me donne l'impression d'être au bord d'une piscine, de tourner autour pendant trois plombes sans oser tremper un orteil, et puis d'un coup d'en avoir marre de tergiverser, et de choisir le plus haut plongeoir pour sauter dedans... (j'adore mes métaphores!)

Donc ce n'est pas avec l'allemand (qui m'a planté ce sale schl... oups pardon) mais avec un suisse français (oui je sais pour l'anglais du coup c'est pas le mieux, mais ça fait quand même bien plaisir de parler librement!)(et puis il dit "nonente" quand même... Et vingTE! Décidément) que je pars. Il y aura aussi une allemande, qu'il a rencontré après moi, et que je dois voir aujourd'hui (beurk une fille)(enfin au moins ça rassure)
Que je résume un peu ma journée d'hier:
J'avais rendez-vous avec l'allemand à 14h. Donc en attendant je me suis baladé dans Adelaide. Ville qui m'a d'abord déconcerté, rien à voir avec Melbourne. Beaucoup plus "plouc" (désolée je n'ai pas d'autres mots!) des grandes routes très larges, des bâtiments plats et à l'architecture assez massive et grossière, plus proche d'une image "américaine", contrairement à Melbourne et son coté très "anglais".
Bon en plus du coup je n'étais pas forcément en bonnes dispositions pour apprécier.
J'ai quand même déliré intérieurement quand j'ai vu les installations pour le Tour Down under (= le tour la tête en bas) course cycliste qui commence dans 10 jours et qui se passe aux alentours d'Adelaide, avec tous les plus grands. Bon je n'y serais plus, mais du coup je me suis rappelé du temps où j'étais amoureuse (enfin adolescente quoi) du cycliste australien Stuart O'Grady, originaire d'Adelaide. J'ai essayé du coup de chercher ses charmantes taches de rousseurs sur tous les cyclistes que je voyais dans la rue.


A 14h, j'attendais l'allemand, qui ne venait pas. Je lui envoie un message et là il me dit "ah mais non en fait, gnagnagna, j'avais pas compris, en fait j'ai déjà du monde, désolé, patati patata"
Dégoutée que j'étais. Effondrée. Je suis rentrée précipitamment à mon backpack pour tenter de trouver une solution, un autre lift, un couch-surfing, un wwoofing, que sais-je... J'ai quand même écrit à Julien, suisse, dont j'avais vu l'annonce à Melbourne, qui m'avait envoyé sur les roses (parce qu'il avait déjà quelqu'un), mais qui m'avait réécrit mardi pour me dire que le gars avec qui il était le lâchait à Adelaide, du coup je lui avait dit que je rencontrais quelqu'un d'autre, et donc là finalement c'était un peu ma dernière chance...
Il m'a répondu 1h plus tard, et on s'est donné rdv 30 min après. Bon déjà il s'est gouré de lieu, on était pas dans le même parc. Mais du coup c'était drôle, et finalement on décide de se retrouver dans le centre, il me fait "je serais prés d'un mec qui joue du synthé et un black qui danse, on peut pas se louper" En effet! ça m'a détendu de lire ça, je me suis dit "bon il a l'air drôle".
Et on s'est tout de suite super bien entendu (bon le français facilite grandement la chose) au bout de 10 minutes j'avais l'impression d'être avec un pote. Il a tout de suite mis tout un tas de trucs au clair, genre "bon t'es une fille mais y'aura pas d'ambiguïtés, et d'ailleurs c'est pas parce que t'es une fille que je vais te choisir toi" il m'a raconté sa conception du voyage, la même que moi quoi (dormir à l'arrache, se doucher dans les trucs municipaux, manger des pates et du riz, mais surtout profiter un max des lieux que l'on traverse, des parcs nationaux, prendre le temps)
On s'est trouvé des points communs (il a travaillé dans les moutons), on a rigolé, franchement un bon feeling...


Là où j'ai moins rigolé, c'est niveau thunes. Il a commencé par me faire peur d'entrée de jeu: "tu as 2000€?" Moi: "quoi???" Bon c'était un peu pour me tester, il m'a dit qu'il ne voulait pas avancer d'argent, qu'il fallait être prêt à dépenser (pour l'essence, la bouffe, les droits d'entrée dans les parcs)
Alors je lui ai dit que moi j'étais un peu juste, qu'il fallait que je travaille après du coup. Heureusement, lui aussi. Du coup on cherchera du fruit-picking ensemble en arrivant au Sud de Perth. Avec une voiture c'est forcément mieux, et puis c'est bête à dire mais il a plus bourlingué que moi (ça fait un an qu'il est là)
Voilà.
Mais forcément le risque est là.
Je pense qu'on en aura pour moins de 1000€ (surtout à 3), mais si il nous arrive un pépin, et même sans ça d'ailleurs, je vais me retrouver rik-rak à la fin. Il FAUDRA que je travaille.
Je prend donc le risque de rentrer plus tôt que prévu en France... mais c'est là qu'est l'éternel dilemme: préserver mon budget et ne rien faire (enfin continuer les wwoofings, ce qui est bien, mais qui ne me suffit plus), ou foncer et prendre un risque (ainsi que le risque de sur-kiffer ma race!)
J'ai l'impression que si je ne le fais pas, j'aurais raté mon voyage. Pour moi c'est ça que je suis venue chercher. Quand Julien me parlait de ses anciens road-trips, je ne le montrais pas trop mais je bouillonnais intérieurement. Mon rêve quoi. L'aventure POUR DE VRAI. La liberté. Et puis je crois que j'ai besoin de compagnons aussi.
Enfin voilà.
Me voilà sur le plus haut plongeoir. Peut-être que je vais m'écraser la gueule contre le fond de la piscine, mais j'aurais kiffer le saut. Peut-être que finalement je vais bien me rétablir, et me trouver comme un poisson dans l'eau. Là aussi c'est un test. Savoir comment je peux me démerder pour m'en sortir (ou pas).
L'avenir le dira.
En attendant mode road-trip!

Commentaires

  1. 1000euros ou 1000$au??? nan dans tous les cas il vous fat raquer hen... et le bourlingueur qui paye les entrees des parcs nationaux j'ai des doutes la... (ca vous economisera de pas payer hein) jte previens aussi que les douches municipales tu peux oublier ^^ bonjour douche du bush et versement d'eau sur la tete a l'aide dune bouteille... tu me diras cest quoi les parcs nationaux que vous visitez??? good luck (avec l'allemande)

    RépondreSupprimer
  2. si y pas de douches, c'est pas un problème, on se débrouille autrement, en Afrique, y-a pas de douches et on s'arrange !
    Par contre, pense bien à garder toujours avec toi de l'eau potable pour boire, c'est indipensable !
    Maintenant, faut plus te poser de questions,
    vas-y !
    Et tu sais ce que tu vas faire ensuite, trouver du boulot pour aller plus loin encore.
    Bonne chance ! bisoux
    C'est partie ... !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Entre montagnes et océan

Mélancolie nocturne

Nom d'un brocciu!