Partie 6: où c'est la fin du voyage...

Le 3 avril, on prend un mini-van en début d'après-midi, direction la gare de Surat Thani. On arrive in extremis, il ne reste que deux places côte à côte dans un des trains de nuit qui part le soir pour Bangkok.
Antho a déjà pris le train de nuit pour Chiang Mai, dans le Nord de la Thaïlande, il savait que c'était une expérience à ne pas louper. Le train part à 18h30, et en attendant, on va se poser dans un café où tous les farangs du coin sont mollement attablés, accablés de chaleur. Puis on va manger dans la rue, et on retourne à la gare où notre train arrive avec une demie-heure de retard.
On cherche nos places, les thaïs nous font de grands sourires et nous indiquent les choses par geste, c'est plaisant de se retrouver « au milieu des gens ».
Les trains de nuit thaïlandais sont à faire palir la SNCF. Les couchettes sont repliées, on s'installe sur des sièges larges qui seront eux-même transformés en couchettes l'heure venue. Il y a de la place pour les bagages, les couchettes sont propres avec la couverture emballée dans un sachet plastique.
 
 
On va faire un tour au wagon resto, moi je n'ai pas faim mais Antho prend un menu qu'il trouve délicieux. Dans le wagon resto les fenêtres sont grandes ouvertes, il fait toujours très chaud et on regarde les gares défiler avec leurs étals de nourriture, les marchés, les baraquements.
 
Il fait chaaaud


Une gare
La cuisinière est une armoire à glace qui me fait les gros yeux quand je lui dit que je n'ai pas faim, les contrôleurs viennent manger un bout avant de faire leur tournée, ça rigole fort là-dedans, tout le monde est obligé de hausser la voix pour s'entendre dans le vacarme du train.
On retourne à notre wagon où les gens ont déjà tiré les rideaux de leur couchette. On lit un peu et on finit nous aussi par nous endormir.
 
 
 
Tout aurait pu être parfait mais j'ai pourtant mal dormi, parce que... j'ai eu froid. Et oui nous sommes dans un wagon climatisé, ce qui est une bonne chose, mais apparemment pour les thaïs climatisation rime avec ambiance frigo... J'ai dormi avec deux pulls, deux pantalons, des collants et j'ai eu froid! Alors qu'il faisait 30° dehors... La différence de température était telle que mon appareil photo a été complètement embué ensuite.
A 6h du mat, on va prendre un petit-déjeuner au wagon resto, le soleil se lève sur Bangkok...
 
 
Le soleil levant, les travaux incessants de Bangkok, dans la buée de l'appareil photo...
Le train met du temps à arriver à la gare et s'arrête régulièrement et longuement, on longe des ruelles sordides et des baraquements de bric et de broc où la journée commence. Des vendeurs ambulants installent leurs charrettes et vendent directement des épis de maïs aux voyageurs du train par les fenêtres ouvertes. Des femmes cuisinent dans les boui-boui pour des gens attablés devant un bol de soupe fumant, cigarette aux lèvres et journal sous les yeux. Un jeune homme distribue des pains de glace, un chat sans queue guettent les restes, une vieille femme mendie, tout cela à 1 mètre des voies... Malgré l'ambiance "bidonville", les gens sont plutôt élégants. Le sol est tout de même jonché d'emballages et de détritus, le ruisseau est une décharge à ciel ouvert, et des panneaux annoncent la prochaine « campagne de nettoyage » pour endiguer la dengue...
 

 
On arrive à la gare de Bangkok, des conducteurs de taxis et de tuk tuk nous bondissent dessus. On choisit de prendre un tuk tuk, pour le folklore. On se faufile entre les voitures, on respire les gaz des pots d'échappement à plein nez, mais c'est marrant. On va au quartier de Lumphini réserver une chambre pour Antho, vu que moi le soir... je dormirais dans l'avion. J'en profite pour prendre une douche. On passe ensuite la journée à Chatuchak market, pour acheter des souvenirs.
Le soir on va boire un coup à Khao San Road, le quartier des backpackers de Bangkok, où le (jeune) voyageur débarquant en Thaïlande trouve tout ce dont il a besoin: guest-houses pas chères, bars diffusant musique occidentale et matchs de foot, MacDo et BurgerKing et toute une flopée de marchands ambulants, boutiques souvenirs, vendeurs d'insectes grillés, agences de voyage, salons de tatouages, et j'en passe.
 
Les lumières de Khao San Road...


Vendeur de fruits et jus de fruits frais


Boui boui pas cher
 
Des femmes du Nord de la Thaïlande vendent tout un tas de trucs aux touristes attablés.
Impossible de quitter la Thaïlande sans goûter d'insectes grillés! Sauterelles et scorpion...
Les mygales et les blattes, on a pas pu!

Mmmmh que c'est appétissant.........
 
Au milieu de toute cette agitation, on ne doit pas être nombreux à remarquer l'éclipse de lune dans le ciel...
 
 
Puis il est temps pour moi de monter dans un taxi en direction de l'aéroport... J'échange la chaleur moite de la Thaïlande contre la fraicheur aseptisé de l'avion...
En arrivant à Barcelone, je trouve l'air très agréablement respirable. Fatiguée, je me fais voler mon sac de voyage à la terrasse d'un snack (deux gars me demande leur route, il suffit d'être distrait 30 secondes pour qu'un troisième passe derrière et s'empare du sac) Heureusement, ils font le mauvais choix et me laisse le sac à dos avec mes papiers, appareil photo, téléphone, clé... Il n'auront que des souvenirs de Thaïlande et du linge sale.
Antho, quand à lui, a passé une semaine de plus en Thaïlande, il a appris à fabriquer un porte-feuille en cuir avec un thaïlandais, il a constaté que Koh Chang (« l'île éléphant ») se développait à vue d'oeil (il y était déjà allé deux fois), il s'est frotté au monde étrange de Chinatown, et est reparti le jour de Songkran (le Nouvel an, la fête de l'eau = bataille d'eau géante dans les rues)
 
Bonus:
 
_En Thaïlande, quand on entre quelque part (restos, magasins...) on enlève ses chaussures.
 
_Dans le Sud de la Thaïlande, la communauté musulmane est très importante. Les femmes portent le voile, et à Koh Lanta et Koh Bulon, nos journées étaient rythmées par l'appel du muezzin. Un moment solennel où tout semble s'arrêter.
_A 18h tous les jours, dans les lieux publics, l'hymne national est diffusée, et chose assez spectaculaire à voir (nous y avons assisté à Chatuchak Market), les Thaïlandais s'arrêtent de marcher et restent immobiles et debout jusqu'à la dernière note. On dirait une flash mob!
_Quand on va aux toilettes, il est déconseillé de jeter du papier dans les toilettes, car ça les bouche (et pas de tout-à-l'égout). Il faut mettre le papier dans une corbeille. Mais au préalable, on se sera « nettoyé » avec la fameuse douche-à-cul! Au début ça surprend, et on a du mal à éviter le réflexe du papier (quand il y en a), mais en fait, la douche-à-cul c'est l'avenir! Hygiénique et écolo! Même si on peut vite se retrouver trempé « par inadvertance » Et pour la chasse d'eau, souvent, il n'y en a pas, il y a un bac rempli d'eau à côté des toilettes et l'on fait soi-même la chasse d'eau à l'aide d'une petite bassine en plastique. Les salles de bain sont également de vraies « salles d'eau » tout en carrelage, pas de baignoire ou de bac à douche, on peut tremper partout si on veut, l'eau s'évacue et le carrelage sèche...
 
 
 
_En tout, au cours de ces deux semaines, j'aurais pris 14 transports différents: taxi, métro, avion, bus, mini-van, ferry pour véhicules, moto-taxi, scooter, pick-up, bateau ferry, long-tail boat, speed-boat, train, et tuk-tuk!
 
A bientôt (j'espère) pour de nouvelles aventures...!
 

 

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