Quand ça ne va pas, la solution est la fuite...

Bon ça y est je quitte Melbourne, je quitte le Victoria.
C'est tellement dur depuis deux jours que je commence à saturer de cette ville (qui est pourtant absolument charmante mais qu'aujourd'hui je vois juste comme une jungle où j'ère seule, où tout ce que je fais c'est dilapider mon fric à tout les coins de rue)
C'est assez marrant quand même comme parfois la vie a l'art et la manière de retourner les situations en un rien de temps, faire tourner le vent et faire en sorte que d'un coup tous les coups durs semblent s'enchainer.

Pour moi je pense que ça a commencé par un bon contre-coup du Nouvel An (va falloir que je soigne ce problème de "revers de médaille des bons moments"), qui a ouvert un gouffre de doutes, de remises en question et de paralysies d'action, comme cela m'est arrivé des centaines de fois, sauf que seule dans un pays lointain c'est beaucoup plus grave (enfin ça peut l'être).
Bref je crois que toutes les angoisses que je gérais plus ou moins bien depuis le début de mon voyage ont juste profité de cette faiblesse pour faire surface et s'imposer dans mon esprit face à tout le reste.

Ce mal-être a été renforcé par des petites déconvenues personnelles, et surtout la venue hier dans l'appart de la proprio, qui m'a demandé en gros ce que je foutais ici, et comme je restais un peu hébétée, Gerard est arrivé en disant que j'étais une amie et que je me reposais juste. Il m'a expliqué ensuite qu'ils n'ont pas le droit de faire loger quelqu'un, ce n'est pas vraiment comme un appart en fait, et que c'était 40$ la nuit. Super.
Et ce matin alors que j'étais dans la salle de bain elle est revenue, j'ai eu l'impression d'être une fugitive à devoir me cacher dans les chiottes en attendant qu'elle s'en aille (oui oui la meuf elle rentre comme elle veut dans l'appart pour faire visiter, moi je dis bravo l'arnaque)

Du coup ensuite Gerard affolé m'a dit que je devais vite partir, j'ai fait mon sac en deux temps trois mouvements et je suis partie au King Street Backpacker où j'ai pris un lit dans une chambre pour 6.
Je n'en veux pas à Gerard, il m'a gracieusement hébergé et a pris des risques finalement, mais j'ai dans la tête une scène du Tour de Gaule d'Astérix (oui oui) quand ils achètent une voiture à cheval d'occas, avec le sublime cheval noir et la voiture dorée, et que quelques kilomètres plus loin le cheval déteint et s'avère être une vieille rosse, et la voiture perd une roue... Bref je ne sais pas si vous voyez mais j'ai un peu cette sensation.

Après avoir posé mes affaires au backpacker, je suis partie pour la gare, pour acheter mon billet de train (vu que je n'ai pas trouvé de lift, que des trucs foireux) et me casser vite fait d'ici.
Evidemment, quand je demande à avoir un billet d'Overland (train mythique qui fait le trajet Melbourne-Adelaide direct) pour demain, le gars me dit que c'est complet et qu'il n'y en a pas avant jeudi. J'ai cru que j'étais maudite, que cette ville ne voulait pas me laisser partir.
Heureusement il m'a indiqué un autre comptoir, celui des transports "classiques" et m'a dit d'essayer avec eux.
Je me retrouve donc avec un billet pour 10h de trajet et deux changements, un train et deux bus... Surement bien plus pénible que l'Overland, mais au moins je pars, et puis c'est 45$ moins cher. Enfin une bonne nouvelle!
Mais évidemment quand j'ai voulu payer avec ma carte, nouveau problème, pas assez d'argent. Enfin rassurez-vous c'est juste sur mon compte australien, je dois faire un transfert entre mon compte français et mon compte aussie, mais bien sûr aujourd'hui c'est férié (n'importe quoi franchement) donc les banques sont toutes fermées. J'ai donc payé avec ma carte française. La loose.


Pour la suite, j'ai essayé de réserver un backpacker à Adelaide, mais je n'ai pas bien compris si c'était bon... J'espère que la poisse ne va pas continuer...
Et ensuite je ne sais pas, toujours pas.
J'ai l'impression que les choses s'enchainent trop vite, et que je n'arrive pas à suivre. J'ai posté à nouveau une annonce pour trouver un lift, mais j'ai l'impression que tout le monde recherche la même chose que moi et qu'il y a peu d'"offrants". Je sais que c'est ça que je veux faire, partir sur la route, respirer un peu, prendre le temps, admirer... Mais j'ai du mal à me jeter dans la mêlée pour arracher mon bout de viande au milieu de la jungle des backpackers qui veulent tous la même chose... Voyager au moindre coût. Je ne sais pas si j'en suis capable.

Bon juste à l'instant je viens de recevoir un texto d'un allemand de 20 ans, qui me propose un lift Adelaide-Perth, "enjoy the landscapes, visit some beaches for surfing and sightseeing"... Bon. Je lui ai dit que ça m'intéressait, que je le contactais demain à mon arrivée pour que l'on se rencontre. Evidemment je suis un peu méfiante et sceptique, j'ai trop peur d'être déçue, que le gars soit en fait un gros pervers de 50 ans, qu'il me pose un lapin au dernier moment (j'ai eu ça avec un coréen...), ou que ça ne colle pas tout simplement. 
Quand ce sont des mecs je me méfie douze fois plus, parce que je vois bien le genre de messages que je reçois depuis que j'ai posté des annonces ("je ne vais pas du tout à Perth mais ça te dirait qu'on discute?" "je peux te faire découvrir Adelaide si tu veux") et j'ai même vu une annonce d'un mec qui disait carrément qu'il recherchait une partenaire FEMININE pour son lift. Le pire c'est que ça avait l'air cool son idée du lift, mais si c'est pour devoir faire la poule c'est bon quoi. Je suis désolée de dire ça mais les mecs sont quand même des sacrés cocos (communistes? coopérateurs?)


Bref pour finir avec des choses plus légères (et j'avoue le texto de l'allemand m'a redonné un peu de pêche, j'espère ne pas être déçue encore une fois bordel!) j'ai passé l'aprem à regarder des spectacles de rue sur Federation Square, exactement les mêmes que sur l'esplanade de Beaubourg à Paris, c'est assez hallucinant (il doit y avoir une communauté internationale et ils s'échangent leurs blagues!) mais du coup ça m'a un peu changé les idées. En plus un des types a passé la musique du Bon la Brute le Truand, du coup j'ai repensé à ton conseil Vince, et je me suis dit "que ferait Blondin là? Il se casserait dans la plaine avec son cheval, sans regarder en arrière" bon moi j'ai pas de cheval, mais je peux me casser quand même. Donc voilà.


Hier soir je me suis aussi maté des épisodes de Kaamelott, et qu'est-ce que ça m'a fait du bien d'entendre du français, et quel français! J'en aurais pleuré.
Il parait que dans les moments durs il faut se raccrocher à ce que l'on aime vraiment, ce qui fait partie de nous. Pour moi c'est Kaamelott, Sergio Leone (mais hélas je n'ai pas de westerns spag dans mon disque dur), Renaud, Entre chien et loup, principalement. C'est ça qui me réchauffe le coeur et me fait me sentir vraiment moi-même. Et aussi, bizarrement, tout ce qui touche à la vannerie (merde alors)


Bon je vais vous laisser, je suis à MacDo (je passe ma vie à MacDo...) et je me sens grasse et huileuse comme une frite, je vais me coucher tôt pour essayer d'être en forme demain... 
Écrivez-moi (Solène je n'ai plus de nouvelles! ça va?) vous pouvez me textoter aussi (enfin si vous avez mon num, sinon demandez le moi)
Et qui est l'auteur du message sur le précédent article? J'ai bien mon idée mais bon!
Je vous embrasse.

Commentaires

  1. desolée le beurthon , j'ai pas du tout eu le temps de t'envoyer un mail et pas de credit pour un texto, et puis c'est nul de t'envoyer un truc en speed vue tout ce que tu m'avais raconté ! mais je te suit au max ,je pense vachement a toi ! ces derniers temps ont été chargé mais je vais me rattraper ! jte mail trés bientot !! toi tiens le coup ! tu fais les bon choix !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Partie 3: où l'on est entré dans la carte postale

Des mouettes et des japs

Entre montagnes et océan